C'est aujourd'hui que ça se passe, les amis. Ça étant le Blog Action Day. Les plus observateurs auront remarqué le petit logo à droite, sous mon identification. Le projet a commencé l'an passé, et ça portait sur l'environnement. J'avais d'ailleurs écrit quelque chose pour l'occasion.
Cette année, le thème, c'est la pauvreté. Très large comme sujet. Trop on dirait, pour pouvoir déterminer un angle particulier d'attaque.
Pourtant, le problème est planétaire et bien présent. Partout, il y en a. Parmi les attentats suicides, les guerres à n'en plus finir, ou pire, la réélection d'un gouvernement conservateur (blague de mauvais goût, j'en conviens). Parmi tous ces troubles planétaires des plus malheureux demeure la pauvreté, sujet trop souvent négligé.
À part peut-être pendant les fêtes. On se dit que là, là seulement, on donne la claque parce qu'on n'a pas donné de l'année et qu'ils font dont pitié, les gens sans argent. À Noël, c'est enweye les dons, en argent comme en denrées non périssables. Je suis, à chaque fois, impressionné de voir les montagnes de ce qui est ramassé lors de la Grande guignolée des médias par exemple. C'est à se demander s'il va y avoir assez de personnes pour tout ramasser ça.
Bien oui. Oh que oui. Même que ce n'est pas assez. C'est vraiment très plate à dire, mais il faudrait plus. Il faut toujours plus.
Je ne connais pas la pauvreté. Oh, de loin, si. Mais jamais de très près. Je n'ai vécu aucun moment où, faute d'argent, il m'a fallu renoncer à l'achat de quelque chose. Petit, à Noël, suffisait de demander pour avoir. Mon frère et moi, on a beau avoir donné notre Sega Genesis à deux petits gars qu'on connaissait, mais à part ça. C'est vrai. Ma soeur a déjà quelques difficultés, dont j'ignore exactement l'ampleur. Elle a remonté la pente, bravo!
Mais jamais moi, je n'ai manqué de quoi que ce soit. Pas que ça me désole tant que ça. Je suis bien conscient de la chance que j'ai. Mais bon, fallait que je le dise. La pauvreté personnelle, je ne connais pas. Je n'ai jamais travaillé pendant mes études. J'ai eu pas mal tout ce que je voulais, et présentement, tout ce dont j'ai besoin. Des collègues d'école se fendent le cul en quarante douze pour pouvoir arriver à payer leur loyer miteux. Pas moi.
Ce n'est pas que je ne suis pas sensible, loin de là. C'est juste que, eh bien, ce n'est pas tombé sur moi. Et j'ai bien de la difficulté à m'imaginer pris dans une situation où j'aurais besoin d'argent. De se sentir pris sans cash, ce doit être terrible.
Je suis allé voir le tennis, à Montréal, avec mon père, plus d'une fois. La première, je m'en souviens encore très bien, un jeune sans-abri, le moindrement brillant, avait eu l'idée de s'installer sur le bord d'un chemin asphalté, dans le parc Jarry. Papa et moi sommes passés à côté. Je l'ai regardé du coin de l'oeil, sans m'arrêter.
J'y ai pensé une seconde, puis quelques autres, le temps de réfléchir à ce que je venais de voir. Sérieusement, je voulais lui donner quelque chose, mais je n'avais aucune pièce sur moi. Une dizaine de mètres plus loin, mon père a freiné, a fouillé dans ses poches. Il m'a remis un billet. Sais pu trop quel montant, aucune importance de toute façon. Il m'a remis le papier et m'a demandé d'aller le donner au bonhomme. J'étais fier. Je devrais le faire plus souvent.
Aujourd'hui encore, quand je vois des gens quêter dans les rues, ça me désole. Si c'était moi, hein? Fuck, man, si j'étais à sa place et que c'était moi qui tendais la main... Non, non. Juste d'y penser...
Je suis là, à me gaver de croustade aux pommes et de crème glacée, des écouteurs d'ordinateur dans les oreilles. Je suis en santé, mes pieds bien au chaud dans des pantoufles. J'ai tout ce dont j'ai besoin, vraiment... Alors que d'autres, sans qu'ils soient en Afrique, ont le ventre vide...
S'tie que ça fait chier. Et qu'on se sent loser. Ou plutôt impuissants.
1 commentaire:
Je suis d'accord avec toi que l'ampleur de la pauvreté que ce soit dans le monde ou seulement à Montréeal est très grande. Je reste dans un quartier pas très riche et je vois des quéteux, dans du métro et un peu partout... Même que parfois on les oublie. Quand mes parents sont venus à Montréal, ma mère a été un peu ''traumatisée'' par le nombre de madiants qu'il y a dans le métro McGill (impressionant). Mais n'oublie pas que même si certains sont là parce qu'un malheur ou une malchance leur est arrivé, d'Autres (et plus qu'on le pense) sont là par choix. J'ai eu l'occasion de jaser avec un sans-abri dans un Tim Horton (publicité!) pas loin de l'universié, et très intelligent le bonhomme, il pourrais surement se ''sortir de là'' s'il le voulait. Le père de mon ami a fait de grandes études et était un chef cuisinier assez reconnu à Montréal, mais il se sent étouffé dans cette société, dirigée par l'argent, et a une soif de liberté. Plusieurs personnes lui ont tendu la main pour l'aider, mais il retourne dans la rue... Je ne veux pas dire que donner de l'argent aux quéteux est mauvais, quoique un bon café ou un sandwich serait encore mieux puisque souvent, l'argent qu'ils recoivent est dépensé dans la drogue et l'alcool, mais je veux dire que les ''prendre en pitié'' n'est pas nécessairement une bonne chose non plus.
-Valérie
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