5/18/2020

Et puis?

Et puis? Comment ça se passe de votre bord?

Je pense que je n'ai jamais autant posé cette question ces dernières semaines, et à un paquet de monde.

Ça, évidemment, c'est cette crise sanitaire que nous vivons tous et toutes depuis des semaines. Une pandémie, ostie. Jamais je n'aurais pensé vivre ça dans ma vie.

Ce nouveau coronavirus est un petit salaud, comprend-on, un sacré problème pour toute les sphères de la société. Et le pire, c'est qu'il tue, pas mal, surtout des vieilles personnes.

À combien de morts on va se rendre? Un million? C'est vraiment pas impossible, considérant qu'il y a quand même de sérieux risques de deuxième vague.

Il faudra donc être vigilant, très vigilant, et pendant plusieurs mois encore, de ce qu'on comprend.

J'espère qu'on retiendra au moins quelques trucs de cette foutue crise qui, littéralement, paralyse nos vies et s'attaque à tout le monde. Personne n'est à l'abri, bien sûr, mais je pense surtout aux plus vulnérables et aux plus pauvres. Par exemple, les personnes qui n'ont pas de toit ou qui n'arrivent pas à manger trois repas par jour, qui se voient obligées de fréquenter des organismes ou des banques alimentaires.

Alors, qu'est-ce qu'on peut apprendre de tout ça? Il est un peu passé sous le radar, mais je vous invite grandement à lire ce texte "long format" de Guillaume Piedboeuf, journaliste à Radio-Canada :

Comment la planète a manqué la bateau

C'est plus long qu'un reportage normal, mais c'est hyper instructif. Ça, c'est du journalisme de profondeur comme je l'aime. Et c'est quand même stupéfiant de comprendre à quel point c'était prévisible. Et qu'on a, collectivement, au niveau mondial, fait bien peu de choses pour prévenir cette pandémie.

Et qu'il y aura d'autres crises du genre, si on ne réagit pas comme il faut. Il y a certainement des leçons à retenir de tout ça.

Alors, et puis après?

L'après suscite aussi beaucoup de questionnements. Est-ce qu'on va pouvoir vivre comme avant? Aller dans des salles de spectacles bondées et tripper devant nos artistes préférés? Ou manger dans nos restaurants favoris avec des gens qu'on aime? Je l'espère... mais sans vaccin, je ne suis pas certain qu'on pourra. Et ce vaccin (s'il est créé, c'est pas 100 % sûr), il ne va pas arriver avant un bon bout de temps, considérant qu'il faudra aussi mettre du temps à le produire et à l'administrer à des millions de personnes.

Alors l'après? Comment l'entrevoir? Osons poser la question... Devrait-on revenir à la normale d'avant la COVID?

Je suis vraiment de ceux qui adhèrent à une relance écologique et sociale. Je pense que cette crise représente une opportunité unique. Il nous faut "absolument allier urgence budgétaire et urgence climatique en intégrant la logique de développement durable dans la présente vague d’investissement public", comme l'écrivaient les 22 Pôles régionaux d’économie sociale du Québec dernièrement dans leur lettre ouverte.

Avec cette crise, c'est le temps de requestionner beaucoup d'éléments... nos valeurs, nos modes de vie, nos façons de faire et de produire des biens, nos manières d'extraire les ressources...

Bien franchement, si, dans quelques années, je réalise que rien dans nos systèmes économiques n'a changé, je vais être vraiment déçu. Déçu de l'humanité, rien de moins. qui n'aura, encore une fois, pas appris de ses erreurs.

Des murs s'en viennent, rappelons-le. Écologique, économique...

Pourquoi ne pas ralentir un peu (beaucoup?) et s'adapter, dès maintenant, alors que nous avons une opportunité unique de revoir de fond en comble nos systèmes?