10/15/2012

Ce Nous si puissant

15 octobre. La date vous dit sûrement pas grand chose.

À chaque année, depuis 2007, à cette date-là, partout à travers le monde, les blogueurs sont invités à écrire sur un sujet particulier. C'est le Blog Action Day. Ça me concerne un peu : je me suis inscrit.

En parcourant la liste des blogues dans le tableau sur le site, on constate qu'au Canada, c'est pas très implanté. Ils sont tout de même plusieurs blogueurs des États-Unis et d'Europe, mais aussi d'une pléthore d'autres pays des autres continents. On est plusieurs centaines à réfléchir ou juste discuter du sujet déterminé. J'ai jasé environnement en 2007, à la première édition. Et en 2008 et en 2010, sur d'autres thèmes.

Cette année, encore intéressant comme sujet (l'an passé, c'était sur la bouffe, mais j'ai pas pris la peine de rédiger de quoi). The Power of We. Le pouvoir du Nous, en français.

Ces derniers mois, on dirait que j'ai vraiment pris conscience que la solidarité avait un pouvoir. Petite histoire toute belle et toute récente. Une fille de Rawdon s'occupe d'un refuge à but non lucratif pour chiens et chats. Ça s'appelle Le Repaire de Sasha. C'est absolument formidable, ce qu'elle fait, avec ses bénévoles et ses partenaires.

Pas plus tôt qu'en fin de semaine, la page Facebook du refuge indiquait qu'un des chiens, Rusty, avait besoin d'une chirurgie. Le pauvre a une luxation de genou de grade 4, "ce qui signifie que sa rotule sort de son axe et ne se replace pas d'elle-même. Lorsque sa rotule est luxée, Rusty marche sur trois pattes et est bien évidemment souffrant", disait la page Facebook. Coût de l'opération et tout ce que ça implique : 2 000 $. Le refuge n'a pas ces sous, évidemment.

Mais voilà qu'apparaît le pouvoir du Nous. C'est certainement pas juste à cause de la propagation de la chose sur Facebook... Toujours est-il que, croyez-le ou non, après 48 heures, ils avaient l'argent. Dimanche, à midi, on avait récolté 260 $. À 18 h, le petit thermomètre de la collecte de fonds affichait 1 155 $! Putain! Je dirais même plus : ayoye!

The Power of We...
 
On peut quand même réaliser de grandes choses. Bon, là, c'est un chien qui va se faire arranger le genou, mais plus globalement, il est possible qu'ensemble, avec la force du nombre, on arrive à faire changer les choses.

Politiquement parlant, l'idéaliste en moi ne peut s'empêcher d'avoir une pensée pour le premier anniversaire du mouvement Occupy. C'était quand même beau, ça. On vient d'ailleurs tout juste de célébrer le premier anniversaire. Sur Wikipédia : "Le 15 octobre, date choisie pour être la première journée mondiale de protestation pour de vraies démocraties, le mouvement Occupy s'étend dans environ 1 500 villes de 82 pays." Fuck, on peut pas ben ben le nier, c'est quand même un mouvement mondial, là. Que ça ait pris de l'ampleur en si peu de temps, ça démontre à quel point ça a rejoint des gens.
"Ce que nous avons tous en commun, c'est que nous sommes les 99 % qui ne tolèrent plus l'avidité et la corruption des 1 % restant", revendique le mouvement. Sans violence si possible, mais tout de même, 99 %, on est pas loin du Nous. En fait, ce Nous, c'est peut-être pas tout le monde. Mais c'est un paquet de monde qui se rallie à une cause qu'ils jugent nobles. Et, bien souvent, quand ça fait du sens, quand on voit bien que ça peut résoudre des problèmes, de plus en plus de gens s'y rallient.

Même chose pour le conflit étudiant de ce printemps. On peut bien penser ce qu'on veut des causes que les jeunes (et bien des moins jeunes) défendaient, mais je pense qu'il est assez difficile de ne pas affirmer qu'il y avait là-dedans quelque chose de profondément inspirant. Et des idées mobilisatrices.
Il y a des injustices en sapristi dans le monde. Au Québec aussi, c'est clair. Pensons au pouvoir du Nous. Un Nous avec une majuscule, oui. Celui qui rassemble les citoyens et qui fait des ravages positifs.
Plus. Agissons. Et bien des choses seront possibles.


8/31/2012

Questions volées

Bonjour à vous! Non mais c'est important de se saluer dans la vie. On l'oublie trop souvent.


Je mets rarement des billets de blogue en suspens. Je souhaite habituellement terminer le texte que j'ai commencé, qu'il m'ait pris dix minutes à écrire ou plus de trente. Il m'arrive parfois de noter des sujets ou des articles que j'aimerais rédiger, mais rien de plus. Ce texte, je l'ai commencé il y a des semaines, il y a eu la campagne électorale qui m'a amené ailleurs, puis j'y reviens maintenant.

Quand j'ai eu mon épisode de désir de faire de l'humour, je me suis mis bien évidemment à m'intéresser à l'École nationale de l'humour. Je connaissais la chose, mais pas plus qu'il le faut. J'ai donc aimé sur Facebook et suivi sur Twitter pour en apprendre davantage.

Pour faire la promotion mais surtout divertir les internautes, on a décidé de produire des vidéos sur les finissants de cette année, puis de les mettre graduellement en ligne dans la de moins en moins nouvelle section Arts et divertissement de Radio-canada.ca. Ainsi, pendant quelques semaines, des aspirants Louis-José Houde, Mike Ward ou Lise Dion disposaient d'une couple de minutes pour se présenter et faire le smatte.

J'ignore qui a eu l'idée de faire ça avec les finissants de l'ENH. Toujours est-il que j'ai piqué le concept. Pis je l'avoue, j'ai toujours aimé répondre à des questions. Comme ici. C'est, je trouve, une belle occasion de déconner ou de toucher les gens en abordant différents sujets. Ce sera aussi un moyen de donner quelques nouvelles à ceux qui me lisent, comme une de mes cousines. Quand est venu le moment de se dire au revoir au cours d'une récente fête en famille, elle m'a dit qu'elle me lisait, qu'elle aimait bien ça, pis qu'elle me trouvait bon. J'ai trouvé ça très gentil de sa part.

Alors pour toi, Magali, et les autres, bien sûr, en espérant que vous êtes une chiée (le mot existe, il veut dire grande quantité. Merci à un de mes anciens profs de physique d'avoir ainsi enrichi mon vocabulaire).


Question no 1 | Qui est Étienne Ferron-Forget?

Un gars, d'abord et avant tout. J'ai en effet constaté assez jeune que j'avais une fourche entre les deux jambes. Sinon, il me reste le A et le V de ASV (inside de génération, peut-être). Alors 25, 26 dans moins d'une semaine (yeah!), Québec.


Question no 2 | Quand je serai grand, j'aimerais...

Soyons franc : il n'y aucune sapristi de chance que ça arrive. Je mesure moins de 5 pieds 7. Mais considérons que la question cherchait à savoir nos désirs ou nos objectifs de vie. Je viens d'écrire les derniers mots et j'ai soudainement un flash d'un billet du blogueur Patrick Dion (il n'écrit plus assez souvent, lui), un texte qu'il a posté le lendemain de ses 44 ans. Les deux derniers paragraphes, où il se questionne justement sur son avenir, m'ont interpellé avec intensité. Je me suis totalement retrouvé dans ces quelques lignes.

Mais je ne vois d'autre choix que de l'imiter : moi aussi, je veux être heureux. Qui ne le désire pas? L'autre question maintenant, c'est comment? Et je n'ai pas de réponse claire non plus. J'ai dernièrement décidé de poursuivre mes études au deuxième cycle, toujours en communication. Si non, ça demeure flou...

Sans compter que, idéaliste, j'aimerais changer le monde pour qu'il soit meilleur. Mais, heille, au moins, je recycle pis je fais du covoiturage!


Question no 3 | Quelle est ta philosophie de vie?

Moi qui pensait que ce questionnaire allait être banal. Je me rends compte que je me suis peut-être trompé. À chaque que ça risque d'être introspectif, j'embarque dans le bateau, on dirait. Ma philosophie de vie, c'est fait pas chier les autres, à moins que t'aies raison. Pis efforce toi d'agir du mieux que tu le peux, tout le temps.

Pis, des fois, tu peux prendre des breaks de 15 minutes max.


Question no 4 | Décris ton style d'humour en trois mots.

Enfin, on revient ici au sujet de départ. J'aime l'humour engagé, mais est-ce que c'est mon style, je ne crois pas. Je m'attarde quand même au quotidien. J'aimerais pouvoir dénoncer des absurdités et faire réfléchir les gens sur leurs comportements, leurs idées, tout en les faisant rire à gorges déployées. Encore l'idéaliste qui parle. Non mais tu la fermes, toi! Je ne suis pas schizophrène, en passant.

Donc, mon style en trois mots, dont un néologisme : inengagé, quotidien et comportemental.


Question no 5 | Comment as-tu découvert que tu étais drôle?

Ça, c'est vraiment une question intrigante, et je suis sûr que ma réponse va être bizarre. Attendez que je me souvienne. D'abord, je ne suis pas convaincu d'être hilarant à ce point. Plus jeune, j'étais bien timide, et encore aujourd'hui, c'est quelque chose chez moi que j'essaie de combattre régulièrement. Mais j'ai de vagues souvenirs de moi qui prends la parole et raconte des affaires à la mère d'un de nos voisins quand on allait dîner chez lui les jours d'école. Aucune gêne. Je me levais comme ça tout bonnement et je racontais des affaires qui étaient arrivées récemment à l'école, à la maison. Ça sortait tout seul et ça faisait ricaner la mère de David, Denise.

Il y a peut-être de quoi là, dans le genre où je n'hésitais pas à m'adresse à des gens, croyant que ça les intéressait et les faisait rire. Mais drôle comme dans drôle comme un humoriste, je sais pas.


Question no 6 | Qu'est-ce qui t'inspire?

La société. Non mais quelle réponse vague et imprécise! Fuck, c'est exactement comme si on me demandait c'est quoi ton aliment préféré et que je répondais la nourriture, chaude, tiède ou froide, dépendant du contexte.

Sans blague, ce qui m'inspire vraiment, ce sont les contradictions des humains. Dans nos opinions, nos gestes, nos manières, nos visions du monde, il y a full paradoxes. Un exemple rapide, tiens. J'aime la langue française et je souhaite la protéger, mais j'utilise beaucoup de raccourcis de langue et j'écris plein d'anglicismes. Il y a pire, je sais, mais ça démontre assez bien ce que je veux dire.


Question no 7 | Quels sont les humoristes qui t'inspirent?

Je connais très peu les humoristes étrangers. Mais j'ai vu une fois cette entrevue de Louis CK, où il constatait à quel point on prenait les évolutions technologiques pour acquises.



Autrement, Guy Nantel, Louis T, Guillaume Wagner ainsi que Les Sodas Mousse  parviennent à m'arracher de bons rires francs et même des claques sur les cuisses, parfois.

Question no 8 | Quelle a été la réaction de tes parents quand tu as été accepté à l'ENH?

Je vais passer cette question. Les politiciens évitent le plus souvent possible les questions hypothétiques, je l'ai remarqué ces dernières semaines. C'est à moi ce blogue, alors je fais ce que je veux, alors je passe. Bon, c'est sûr, je pourrais supposer qu'on m'ait choisi. Mais je n'ai pas trop la tête à fantasmer. Une autre fois, peut-être.


Question no 9 | Qu'est-ce qu'on ne veut pas savoir de toi?

Là, on peut s'amuser un peu, je pense. Que je n'ai jamais vraiment fumé de quoi dans ma vie, à part des cigarettes Popeye ou un cossin électronique qui émettait lumière et fumée. Que j'ai parfois de terribles envies de me fouiller dans le nez. Et, enfin, puisqu'on parle d'apparence physique, le dernier mais non le moindre... que j'ai une couille plus grosse que l'autre. Celle de gauche.


Question no 10 | Que fais-tu de tes samedis soirs? Sincèrement?

 Je fais le party! Sincèrement? Ah bon, non, pas du tout. Je ne suis pas un gars qui sort beaucoup, un autre aspect de ma personnalité que j'aimerais améliorer d'ailleurs. Je vais souvent au cinéma ou, plus simplement (comme si aller aux vues c'était pas simple), je mange et je discute avec des gens que j'aime.


Question no 11 | Qu'est-ce qui te rend heureux?

Ça fait un peu allusion à la question 2, indirectement en tout cas. J'aime avoir du plaisir, lequel peut évidemment prendre plusieurs formes. J'aime être touché par des mots, des images, des sons. J'adore développer des complicités avec des gens qui pour j'ai un amour indéfectible. Et rire. Pour moi, c'est le geste qui reflète le mieux le bonheur.


Question no 12 | Quelle est ta plus grande peur en humour?

J'ai déjà vécu ma première expérience, qui a un peu chié. Après ça, on dirait que t'as peur de rien. Ou bien mettons que j'ai un énorme succès un moment donné, j'ai peur de ne pas être en mesure d'être à la hauteur. De perdre mes moyens, ma voix par exemple. Sinon, l'humilité est une de mes qualités, alors j'ai pas trop peur d'avoir l'air fou, mais c'est sûr que c'est mieux quand ça arrive dans un contexte où c'est volontaire et moins malaisant.


Question no 13 | Te trouves-tu drôle?

Mets-en, stie! Non, j'exagère. Plus sérieusement, je trouve que j'aborde la vie en général d'une façon particulière, originale. Mais en même temps, tout le monde doit se dire ça d'eux-mêmes. Par contre, quand je sais que j'ai un bon filon, je peux tout donner pour que ce soit le plus comique possible. Et je crois y arriver de temps à autre. Je ne fais peut-être pas faire pisser le monde, mais j'ai un certain talent pour traiter les choses avec un brin d'humour ou d'absurde.

Parenthèse ici : j'aurais dû en parler avant, mais je raffole ardemment du collectif Les Appendices. Ils reviennent bientôt à Télé-Québec. Fin de la plogue.


Question no 14 | Qui remercieras-tu lors de la réception de ton premier Olivier? 

Comment ne pas remercier mes parents et toute ma famille. La famille, une valeur qui m'est chère. Bien honnêtement, je ne vois pas qui d'autre ou quoi d'autre je pourrais remercier. À part les classiques qu'on entend tout le temps au gala : les gens de l'industrie et le public. Ah, tiens, le fabricant du trophée. On l'oublie tout le temps lui. Peut-être même que plusieurs personnes participent à la conception de l'Olivier. Des négligés, oubliés. On serait pourtant fous de ne pas considérer et apprécier leur travail.

Désolé pour la longueur. Je suis pourtant le premier à ne pas lire les billets des autres qui sont trop importants. C'est curieux : je pensais profiter de ce questionnaire pour y insérer quelques blagues, étant donné le thème de l'humour. Mais en cours de route, j'ai plutôt opté pour la simplicité, l'honnêteté, l'authenticité. Des qualités que j'ai et que bien des gens devraient posséder également, car elles manquent parfois un peu à la vie en général je trouve.

Alors quoi dire de plus, sinon comme à la fin d'une présentation orale au primaire : "merci de m'avoir écouté."

8/17/2012

Des invitations logiques

Le débat des chefs, si on exclut les face-à-face de TVA qui a décidé de faire bande à part, aura lieu dimanche. Jusqu'à maintenant, ils seront quatre à discuter, je l'espère, de leur vision du Québec. J'aime mieux qu'ils jasent de l'avenir du Québec au lieu de s'attaquer sur des anecdotes (le poids de Barrette, entre autres), même si je pense bien que ça va arriver. "Non mais, M. Charest, allez-vous condamner les propos désobligeants de Jean Tremblay à l'endroit de ma candidate Taj Mahal Benson & Hedges Djemila Benhabib?", pourrait demander Marois...

Assez. Oublions cet épisode certes malheureux et attardons nous aux choses sérieuses. Parlant de chose sérieuse, je n'arrive encore pas à comprendre pour quelle raison on a décidé de mettre de côté Jean-Martin Aussant, d'Option Nationale.

Je sais, c'est une question de politique éditoriale des diffuseurs. L'idée de l'inviter a été débattue à l'interne, selon ce qu'on peut comprendre dans ce pertinent texte du magazine du Conseil de presse du Québec. "Nous sommes très conscients de notre responsabilité. Cela dit, le débat des chefs, c’est une émission d’affaires publiques dont l’objectif est d’informer les téléspectateurs. Il faut aussi garder à l’esprit que le débat des chefs est un des éléments de notre couverture de la campagne électorale et que, dans l’ensemble de notre couverture des 35 jours de campagne, tous les partis reçoivent notre attention", plaide Michel Cormier, directeur de l'info à Radio-Can.

Mais justement, si ce sont les objectifs des diffuseurs, il me semble que d'inviter ON au débat va de soi. Mais le meilleur est la suite, la critique que fait Marc-François Bernier, loin d'être un deux de pique dans le monde de l'éhtique des médias. "Ce genre de décision me semble davantage motivée par la performance des cotes d’écoute que par la volonté d’informer tous les publics." Voilà, c'est dit.

Un chef de parti ne peut pas imposer sa présence, affirment les diffuseurs, dans cet article du Devoir. Mais n'empêche que c'est injuste et tout à fait arbitraire. À ce que je sache, rien n'empêche ces chers diffuseurs de changer d'avis. Sur Facebook, Radio-Canada a demandé mardi si ON devrait être présent pendant les débats des chefs. La question a suscité plus de 1 600 commentaires, en très grande majorité sinon tous favorables à la venue de M. Aussant sur les plateaux de télé.

Petite parenthèse ici : quelques jours à peine après le début de la campagne, le magazine L'Actualité a décidé de créer la Maison des candidats. Au départ, quand la patente a été lancée, il n'y avait pas de blogue pour ON. La publication s'est rapidement expliquée en commentaire : "Deux raisons ont motivé notre choix d’offrir des blogues à quatre candidats. Tout d’abord, il va de soi qu’une telle opération demande déjà beaucoup de ressources techniques et humaines. Nous ne pouvions offrir des blogues aux 20 partis autorisés et devions procéder à une sélection. Ensuite, l’objectif de notre «maison des candidats» est de permettre aux internautes d’avoir accès aux coulisses de la campagne, mais surtout d’en apprendre davantage sur les positions des partis qui risquent de former le prochain gouvernement. Nous avons donc fait notre sélection sur la base des intentions de vote des électeurs et avons retenu les partis qui démarraient la campagne avec plus de 5% des appuis. Évidemment, si un cinquième parti gagnait suffisamment de terrain pour se hisser plus haut dans les intentions de vote, nous pourrions envisager lui créer un blogue."

Plusieurs internautes ont critiqué la décision du magazine, dont moi. J'acceptais difficilement l'argument sur les ressources. "De plus, on sait pas mal tous que QS ne risque pas de former le prochain gouvernement. Alors votre deuxième argument, je ne le comprends pas. Surtout que, à moins que je me trompe, les contenus seront rédigés par les candidats... La diversité des voix, j'y crois beaucoup", ai-je ajouté. Quelques jours plus tard, je voyais que la charmante Catherine Dorion avait son blogue. Pourtant, selon les derniers sondages, ON obtient 3 % seulement. Les gens de L'Actualité ont réalisé qu'ils n'ont pas bien évalué leur approche et ont ajouté un blogue pour ON. Bravo!

Donc, chers diffuseurs, je pense que c'est assez clair, vous trouvez pas? La pression populaire devrait vous faire changer d'avis. Bien des gens, et spécifiquement des jeunes, veulent les représentants de QS et ON. Vous avez vraiment avantage à faire venir Aussant et Khadir ou David sur vos plateaux, comme les autres candidats, même si Legault, rappelons-le, n'est même pas élu... Un peu de respect pour la démocratie. Cette démocratie que les journalistes, bien souvent, se targuent de défendre en se qualifiant de chiens de garde. 

Eh bien au tour des citoyens de grogner et de réclamer des décisions plus justes et équitables de votre part.

Aux dernières nouvelles, Aussant avait demandé une injonction et était en attente de la décision de Jean-François Émond, de la Cour supérieure. J'espère ardemment que, comme n'importe quelle fille qui se ferait demander en mariage par Ryan Gosling, il dira oui.

Pour signer une pétition réclamant la présence non seulement de JM Aussant mais aussi d'Amir Khadir, cochef de Québec solidaire, aux débats qui s'en viennent, c'est ici. À noter que Françoise David, l'autre cochef de QS, participe au débat de dimanche.

Je termine en glissant un mot à propos d'une discussion que j'ai eue avec Émilie Guimond-Bélanger, candidate de Québec solidaire dans Jean-Talon, après un débat de candidats à Québec. Elle a dit que souvent, elle recevait des appels de journalistes qui lui demandaient ses commentaires sur tel événement qui faisait l'actualité. Après leur avoir répondu qu'elle voulait davantage parler de questions de fond et du contenu de la plateforme de son parti, elle se faisait dire par les journalistes que, malheureusement, ils n'allaient pas prendre ce qu'elle leur offrait comme propos.

Puis après, on vient déplorer que les couteaux volent bas et que les manchettes traitent de sujets superficiels. Et qu'en plus QS et ON n'ont pas de visibilité. Je crois, surtout ici, que c'est en partie à cause des médias qui s'attardent trop à des pacotilles. Ils ont une responsabilité énorme mais réalisent rarement leur véritable mission d'informer le public.

"Nous avons l’impression que seuls les coups d’éclat peuvent être couverts", affirme d'ailleurs JM Aussant dans cette entrevue, qualifiant la couverture médiatique de son parti de "difficile".

Disons le franchement : les médias doivent se regarder le nombril un peu et se demander : "bon, c'est quoi notre objectif?". S'ils prétendent alimenter le débat et permettre aux citoyens/électeurs de se faire une tête à propos de la prochaine élection en abordant les véritables enjeux, moi je réponds : iissh, pas sûr.

Enfin, j'ai même vu des annonces de manifs devant Radio-Can. C'est dire à quel point les gens veulent des débats diversifiés et qui font entendre ceux et celle qui le méritent.

MAJ vendredi midi : Finalement, Aussant ne pourra participer aux débats des chefs, a tranché la Cour Supérieure, vendredi. Il est très déçu. Moi aussi.

8/07/2012

Des pancartes, encore en 2012?

Elles sont faites en coroplast et pullulent pendant les jours de campagne. Je ne les aime pas. Elles ne servent à rien, on dirait. Je parle bien évidemment des pancartes électorales.

Ça fait déjà quelques années que je me le dis dans ma petite tête. Mais là, cette année, à l'ère des médias sociaux et avec toute l'effervescence entourant le prochain scrutin (à moins que je me trompe là-dessus), on dirait que je trouve ça encore plus ridicule.

Je ne comprends pas trop pour quelles raisons les militants et les élus accordent du temps à faire faire des pancartes et à les installer sur des poteaux un peu partout. Heille, j'ai vu des gens consacrer leur samedi soir à en poser!

Vous avez vu ce petit vidéo du gars frustré et qui n'arrête pas de dire "Guy Leclair"?



Il y a de l'abus, clairement. Tout ça coûte des sous. De l'argent qui, il me semble, pourrait aller ailleurs. Comme à la promotion du contenu plutôt que des visages et des slogans.

J'ai fait le commentaire sur Twitter. Laid, polluant et pas très utile, que je disais. Un membre du PQ m'a répondu qu'elles sont recyclées, en majeure partie. C'est vrai. Je voulais d'ailleurs écrire un article là-dessus l'an passé pour le journal pour lequel je travaillais. Des écoles s'en servent pour le bricolage et les chasseurs, pour s'isoler du froid, parait-il. Finalement, il n'a jamais été publié. Bref... Le monsieur du PQ a ajouté qu'il en avait discuté à l'interne, mais qu'il paraît que ça vise une tranche de la population et que c'est efficace. Les plus vieux, sûrement.

Parce qu'on s'entend, c'est rarement beau tout ça. À part peut-être celles de Québec Solidaire, à mon avis les plus réussies esthétiquement parlant. En tout cas, moi, les pancartes, ça me rejoint pas ben ben.

N'empêche, les affiches exigent des ressources, tant humaines que matérielles. La pollution visuelle, ça existe. Pire, les pancartes engendrent du vandalisme, comme on peut le constater dans cet article du média hyperlocal ruemasson.com. Et là tout le monde accuse tout le monde de ne pas respecter le matériel de l'autre. Bla, bla, bla...

Et on évacue la profondeur dans les contenus, encore une fois. L'essentiel, le débat d'idées, est écarté.

Sans oublier que si les personnes ne connaissent pas leurs candidats, ni les chefs de partis, ni les partis eux-mêmes, j'imagine que c'est parce que les élections, aussi excitantes et importantes soient-elles, ne les intéressent pas trop trop. C'est dommage, oui, mais on ne peut pas les forcer. Alors ces personnes n'iront pas voter, probablement. C'est plate, mais c'est ça.

"Qui sont les candidats chez nous?" C'est pas l'affaire la plus compliquée à demander à des amis ou des voisins. Il y a Internet, aussi, en passant. Aujourd'hui, pas d'excuse pour dire "ben, je savais pas qui était qui...". Déjà que les candidats de la CAQ vont avoir "équipe François Legault" d'écrit à côté, si je me trompe pas. Tsé, pour être sûr que les gens comprennent bien qu'Option Nationale, ben c'est pas Legault. Pis que si tu veux voter pour le petit monsieur aux cheveux slick qui souhaite du changement, pis qui a réussi à recruter dans son équipe l'enquêteur qui parle tout le temps de corruption, il s'appelle Legault, pas Aussant. Non mais des erreurs d'inattention, ça arrive, tsé...

Pourtant, c'est pas si mêlant que ça, je trouve. Remarquez, j'en demande peut-être trop aux électeurs. Je sais pas.

Juste de même, commentaire comme ça : si le nombre de pancartes influence la décision d'un électeur, je trouve ça sincèrement pas mal bizarre. Et plutôt superficiel.

Donc, je pense qu'on peut sérieusement se le demander : pourquoi des pancartes électorales en 2012? Je serais prêt à les interdire aux prochaines élections. Ou à en limiter grandement le nombre. Genre tous les candidats dans les mêmes coins et pas plus. Comme ça, tout le monde a la même visibilité.

On est rendus là, je pense. Faut évoluer, des fois.

8/02/2012

Faut pas s'en foutre

Ce que j'attendais depuis pas mal de semaines a enfin été déclenché ce mercredi. Les Québécois iront aux urnes le 4 septembre prochain. La journée de ma fête ou un peu avant, je devrais donc savoir qui sera le premier ministre pour quelques temps au Québec.

J'avais hâte à ce début de campagne. D'abord, une campagne, disons-le, c'est bien souvent, sinon tout le temps, excitant. Et si je me fie aux quelques lectures que j'ai faites ces derniers jours, ça va être diablement intéressant. Tout est possible et rien n'est acquis. Alors on aura peut-être droit à des surprises. Je ne m'attends pas à entendre Patrice Roy annoncer la défaite de Jean Charest dans Sherbrooke comme l'a déjà fait un certain M. Derome. Mais ça se peut qu'il se produise des "choses", des revirements de situations.

Comment vont s'en sortir les candidats vedettes? Parce qu'on dirait qu'il y en a en mautadine, des vedettes, depuis quelques jours. Les annonces arrêtent pas. Lisée a confirmé lundi soir qu'il allait être candidat dans Rosement. Et y a même pas un ancien candidat de Star Académie dans la gang...

Les Pierre Duchesne, Gaétan Barrette et Robert Poëti, qui jouissent d'une certaine renommée, vont-ils mordre la poussière? Même la victoire de Khadir, même s'il affronte un candidat qu'on dirait parachuté, ne semble pas trop assurée.

Je suis donc excité. On déplore souvent qu'on ne discute pas assez des questions de fond pendant la chasse aux votes. Des candidats se lancent des pointes mesquines, les chefs se répondent avec autant de respect que des ennemis jurés. Bref, le débat demeure superficiel, dit-on.

Disons la chose simplement : c'est complexe, la politique. La preuve : la Boussole électorale, "outil d'éducation développé par des universitaires", où on peut se situer dans le paysage politique québécoise. J'ai répondu aux questions. Très bien fait, le site permet un peu plus de comprendre les idées et politiques promues par les différents partis. Et après, on peut procéder à une analyse des résultats. Il y a une Foire aux questions, des explications, pas toujours limpides comme de l'eau embouteillée ou du robinet. Faut dire que ma culture politique n'est pas des plus élevées. Mais déjà, je suis un peu boulimique d'info, alors c'est mieux que rien.

J'ai téléchargé, juste par curiosité, le pdf décrivant l'algorithme de la boussole de Radio-Canada. Euh... j'ai beau avoir étudié quelques années en maths, je comprends pas grand chose.

Tout ça pour dire, malgré tout, que pour en savoir plus, il faut s'informer. C'est bête de même. Télé, radio, Internet et médias sociaux : les moyens ne manquent pas pour être au courant de ce qui se passe au Québec. Il n'est pas nécessairement primordial de tout savoir, mais tsé, juste de connaître un peu qui est qui, qui propose quoi, ce qu'ils prônent, ce qu'ils rejettent, ce qu'ils désirent, ce qu'ils dénoncent, ce dont ils rêvent... Et je crois profondément que pour voter, il faut tout de même avoir une idée des enjeux et des positions de ceux et celles qui nous représenteront à l'Assemblée nationale et auront un mot à dire sur des politiques qui, dans une certaine mesure, auront un impact sur notre société.

C'est pas une petite question du genre "Avez-vous bien dormi cette nuit?", là! Des enjeux importants sont déterminés par les élections. Juste de se dire ça, tout le monde devrait se pitcher dans les isoloirs. "Pousse-toi mononc', tassez-vous madame, je veux voter! Où est le petit crayon, man?"

Et pourtant... non.

Personnellement, je me promets de consacrer quelques minutes à la lecture des différentes plateformes des cinq partis suggérés dans la boussole. Juste pour confirmer un peu mes idées. Je connais un peu les programmes, mais j'y ai pensé tantôt en terminant de répondre aux questions de la boussole : je n'en sais pas assez.

Alors, à vos antennes, parce que l'info est quand même facile d'accès. Et j'espère voir un taux de participation supérieur à 70 %. Je n'en demande pas trop, je pense. On vit actuellement un épisode important au Québec, je crois, une période intense. Et il serait aberrant de ne pas s'en soucier.

Oui, il y a les insultes, les attaques vicieuses, les coups bas... Mais il y a autre chose.

Pis si tu t'en fous complètement, que la politique te dit absolument rien et que tu ne te sens pas du tout concerné... ben je trouve ça bien dommage...

Pis je te parle plus, tiens.


7/26/2012

Coucou, cocotte!

C'était lundi. Ma mère voulait me passer le téléphone. Elle venait de parler à son fils aîné, mon frère, tout nouveau papa. Il appelait de l'hôpital.

J'ai pris le combiné dans ma main et l'ai posé à mon oreille. Je n'ai pas eu le temps de dire allô. Mon frère n'a donc pas pu me répondre par le même mot. Tout ce que j'ai entendu, ce sont des pleurs. Et c'était assez pour me faire réaliser que c'était vrai.

Je suis oncle depuis lundi passé, en effet.

Ces premiers sons que j'ai entendus m'ont ému tout à coup. "Étienne, entends-tu ta nièce?". Oui, oui, je l'entends. Et j'adore ça. Okay, c'était juste trop; je me suis mis à pleurer.

Parce que quand on a su la nouvelle que ma belle-soeur était enceinte, l'automne dernier, j'ai bien évidemment démontré des signes de joie, j'ai donné des petits becs et des caresses et tout, mais pour je ne sais quelle raison, je n'étais pas super emballé. C'est comme si je pensais que ça n'arrivait pas à moi. En fait, c'est un peu vrai : je suis loin d'avoir porté le bébé ou d'avoir vu, quotidiennement, un ventre de plus en plus gros à côté de moi en me couchant.

Mais on dirait qu'avec les pleurs et les premiers sons de ce poupon qui recevra énormément d'amour, là, la réalité me rattrapait. C'était vrai. Elle existait. J'allais pouvoir la toucher bientôt et voir cette petite source qui a généré, j'en suis certain, une extrême joie dans plusieurs coeurs, à commencer par ceux des parents. Même si des kilomètres nous séparaient, je pouvais percevoir que mon frère venait de vivre quelque chose d'extraordinaire. Il y avait une excitation dans sa voix.

Il m'a dit qu'il ne pensait jamais vivre ça de sa vie. La formule est peut-être bizarre. Peut-être a-t-il voulu dire qu'il ne croyait pas vivre une une émotion aussi intense. Sûrement quelque chose comme ça. Heille, on s'en sacre de toute façon : Marilou est née! Yahoo!

Je n'ai pas encore vu la petite. J'ai hâte de lui faire un beau "Coucou, cocotte!" ou quelque chose dans le genre. Ou "bienvenue, beau bébé". Je ne veux pas devenir trop gaga, par contre. Alors on va se limiter à ces deux presque banales allitérations.

Je suis surtout content que la mère, le père et l'enfant aillent bien. C'est clair que c'est ça le plus important. La santé. On s'en souhaite à tous les ans, ça doit être bon pour nous, peu importe le nombre de jours d'existence. Même si c'est un seul.

Je ne mérite pas vraiment de félicitations. Je n'ai rien accompli, en réalité. Mon frère et sa blonde ont fait tout le travail. Je ne pense pas me tromper en disant que ce lundi 23 juillet 2012 a été le plus beau jour de leur vie.

Bravo à vous deux!

Je vous aime. Tous les trois.


Désolé pour la longue pause. Le dernier billet remonte à la mi-juin. J'essaierai d'être plus régulier prochainement.

6/15/2012

Dans l'urne

Récemment, j'apprenais qu'un ex-collègue d'étude se lançait en politique. En effet, il est candidat pour Option nationale, le jeune parti souverainiste de Jean-Martin Aussant, dans la région de Montréal. Sérieusement, je lui souhaite la meilleure des chances, même s'il affrontera une ministre aux prochaines élections.

"Ça sera vraiment une bataille difficile (je me bats contre Marguerite Blais), mais bon, l'important c'est de combattre... et de ne pas s'enfoncer encore et encore dans le cynisme", a écrit Luc Lefebvre sur sa page Facebook, peu de temps après avoir annoncé officiellement sa candidature.

C'est important d'avoir des idéaux dans la vie. Et j'admire les personnes qui osent. Bravo Luc! On a beau chiâler tant qu'on veut sur les décisions que prennent le gouvernement, si on reste là à ne rien faire, ça ne mène à rien, justement.

Le cynisme, en politique, est encore de bon ton aujourd'hui. Et on dirait qu'il l'est depuis longtemps. Trop longtemps, je trouve. "Oui mais c'est toute la même affaire", diront certains. Euh, non.

C'est évident qu'avec tout ce qu'on voit aux nouvelles, à la télé, sur Internet, ça peut sembler très répandu. On a l'impression que les politiciens sont tous des menteurs, des corrompus, des gens malhonnêtes. Avec le témoignage de Jacques Duchesneau à la Commission Charbonneau, difficile de croire le contraire. On peut alors se demander s'il y a autre chose que des magouilleurs dans le domaine de la construction, un milieu, on le devine, assez près de la politique. Pourtant, et c'est important de le mentionner, il y a des politiciens dévoués, sincères et intègres. Dans tous les partis.

Le gouvernement Charest a fait adopter la loi 78 le mois dernier. Aux yeux de plusieurs (j'en suis), on a dépassé les limites. J'ai d'ailleurs assez hâte de voir comment ça va se passer au mois d'août, alors qu'on en sera au retour en classe pour ceux et celles dont la session a été suspendue. Ce ne sera sûrement pas très beau. Désolé d'être aussi pessimiste, mais j'appréhende ce moment.

C'est désolant, mais étant donné que les députés libéraux sont majoritaires, ce ne fut pas bien difficile d'adopter la loi. Les heures de déclarations et de discours à l'Assemblée nationale, avant l'adoption, n'ont pas servi à grand chose, sinon de faire entendre les députés opposés à ce projet de loi. Je pense entre autres à Véronique Hivon, député de Joliette, dont l'intervention était remarquable. C'est sur YouTube, ici, pour ceux qui ne l'ont pas vue.

Tout ce marasme, cette situation qui pourrait sembler sans issue, peut changer. Aux prochaines élections, entre autres. Dehors, Charest? Bien. Mais puisqu'il ne semble pas prêt de démissionner, vous savez quoi faire, chers concitoyens : il faut voter.

Les élections partielles dans Argenteuil et Lafontaine ont révélé des taux de participation encore trop bas. C'est particulièrement inquiétant dans le comté de l'ex-ministre Tony Tomassi. 25 %, fuck, c'est à se demander si les électeurs étaient au courant qu'une partielle avait lieu chez eux!

La population peut se faire entendre. Dans la rue, oui, sans problème. Mais aussi dans l'urne, sur un bulletin de vote. Ne l'oublions pas.


6/11/2012

Pétage de gueule

Je faisais partie de la programmation des Jeudis de l'humour, à la Ninkasi, jeudi soir. Les Gitans de l'humour, responsable de la programmation, m'offraient donc ma première expérience de scène pour présenter devant public un petit numéro comique de mon cru.

- Pis, pis, comment ça s'est passé?

Avant de vous répondre, une observation comme ça, d'entrée de jeu : faire rire, c'est pas évident. Pis c'est encore moins facile quand :
  • à quelques secondes de ta prestation, dans ta tête, ton texte est en morceaux et très confus
  • tu stresses sans bon sens
  • t'es incertain à propos de tout ce qui va se passer pendant le temps que tu vas être sur les planches
  • juste avant de monter sur scène, tu te demandes ce que t'as fait et dans quoi tu t'es embarqué
Bon, disons le franchement, je me suis un peu pété la gueule. Certains gags ont marché, mais l'ensemble, non.

J'avais reçu le mot de Cambronne par mon père et ma soeur ainsi qu'un bonne chance de ma mère. Un ami prévoyait que j'allais faire un tabac. Mon chandail Baltrakon sur le dos, j'avais même pris la peine de me parfumer légèrement et de choisir une pas pire toune (The New Dawn, de Franck Deweare) pour mon entrée sur scène. Mais tout ça n'a pas suffi.

Les premières secondes se sont bien déroulées, je pense, j'espère. Mais après, ça s'est gâté pas mal. Je me suis trompé dans mon texte juste après l'intro et j'ai figé. Bang! Black out, blanc, je ne sais pas trop c'était quoi... mais c'était pas trop agréable. Et la résultat n'a pas du tout fait mouche.

Auparavant, j'avais fait de la visualisation. Mais dans mes visions, je me trompais et ça tombait à plat. Soyons honnête : j'étais pas prêt et pas assez bien préparé. Le seul petit problème, c'est que je l'ai compris après mon numéro et non avant.

Pour décompresser, avant mon numéro, j'aurais pu penser au fait que j'étais quand même pas mal à l'aise devant le jury quand j'ai fait mon numéro en audition pour l'École, en avril. Sérieusement, pour ceux qui ont vu la mini-catastrophe de jeudi, c'était solidement plus solide (la répétition est volontaire). Je prévoyais en effet faire la même chose jeudi soir, avec quelques modifications, dont une nouvelle intro. J'avais aussi ajouté quelques gags au cours des derniers jours... et heures. En y repensant, je constate que j'aurais dû m'attarder à maîtriser mon matériel au lieu d'en rajouter et de ne pas trop savoir où je m'en allais. C'est sensiblement ce qui est arrivé.

Et je le sentais dans la salle. Je crois même que le public, franchement sympathique et plutôt réceptif, a eu un peu de peine pour moi. Moi, voir quelqu'un sur scène qui, visiblement, ne parvient pas à faire son numéro comme il le voudrait, je serais déçu. Déçu tant pour moi, qui ne rirais pas tant que je l'aurais pensé, mais aussi pour la personne qui bûcher sur scène.

Sans oublier que j'ai fait une autre erreur, outre mon absence de maîtrise de contenu. Quelques heures avant le show, je m'étais préparé un petit papier aide-mémoire, avec des mots écrits dessus pour me repérer dans mon contenu. À ne pas faire! En tout cas, dans mon cas, ça a envenimé les choses. J'étais encore moins à l'aise sur scène. La première fois que j'ai sorti ma note de ma poche de pantalon, je savais que j'avais perdu mes moyens. Tout venait de s'écrouler.

Je suis déçu, il va sans dire. Je me rassure un tant soit peu en me disant que ça aurait pu être pire. J'aurais pu quitter le stage sans avertir. Ou pleurer et demander ma maman en hurlant... J'aurais pu figer pendant plusieurs secondes, la bouche ouverte et les yeux ronds. Je l'ai fait, j'ai figé, le temps de m'apercevoir que ça pouvait juste pas finir de même. Mais fallait que je me sorte de là. Comment? Je m'en suis sorti avec une blague complètement improvisée. Et bien c'était la meilleure de mon numéro, si on se fie aux réactions! Merci, Vicky Robitaille, d'avoir eu un terrible blanc pendant une présentation orale à l'école primaire. Tu m'as inspiré un gag rapido et, par conséquent, sauvé un peu.

Ma meilleure joke, hey, ça donne une idée du reste... Non, sans blague, je persiste à croire que mon numéro, livré avec plus d'aplomb, une meilleure préparation et plus de fluidité, n'était pas si mauvais. Je me dis aussi que j'ai pas vraiment adapté mes gags au public. Je m'étais concentré à créer un numéro avec un certain fil conducteur. Ça m'a nui. Pas mal, même, je trouve. Parce qu'aussitôt que je me suis enfargé en début de parcours, je ne suis pas parvenu à revenir dans mon numéro et à poursuivre de façon naturelle et décontractée.

Ah, maudit papier! Je dois l'avoir sorti dix fois de ma poche et ça m'a pas servi pantoute... c'était pire! Peut-être certaine personnes ont pensé que c'était un gag, qui est devenu un running gag. Mais là, après, c'était pas drôle. Pas du tout, même. Tout ça a fait que j'avais plus aucune confiance en moi. J'ai lancé des blagues comme ça, celles dont je me souvenais. Mais elles manquaient royalement de contexte et je n'ai pas pu bien les rendre. Dommage.

Mais bon, trop tard. En fait, non, pas tant que ça. J'ai quand même beaucoup appris avec cette première expérience. Je remercie l'animateur, Franck Dupuis, Claude Villeneuve (qui en était aussi à sa première fois. Bon numéro, mec!) et Sébastien Louis-XVI, magicien-humoriste et rassureur de gars légèrement parfumé qui a manqué son numéro. À la fin du show, Franck a invité les artistes à remonter sur scène pour des applaudissements. J'en ai eus (vraiment sympathique, la foule, je le rappelle), surtout, je crois, pour me signifier de ne pas lâcher. J'ai félicité les autres entertainers et ils m'ont dit de ne pas trop m'en faire.

C'est vrai, c'est pas trop grave. Il n'y avait pas d'enjeu sérieux et encore moins de vie en danger. Déjà, j'ai eu l'audace de tenter quelque chose. Des amis me l'ont signalé, je les remercie. Et surtout, je ne baisse pas les bras. J'ai écrit à la gang des Gitans pour leur dire que j'étais désolé pour ce pétage de gueule. "Pas de trouble le vieux. Tu reviendras la saison prochaine." Sont quand même cools.

Je suis tombé, peut-être, mais en tombant, j'ai véritablement brisé la glace.

C'est vrai que j'ai jamais été très fort sur une patinoire en patins. ;)

5/31/2012

Pas dans la poubelle

Je blogue rarement environnement, ou si peu. Pourtant, je crois que c'est un sujet super important. Aussi important, sinon plus, que les droits de scolarité, qui font encore les manchettes depuis quoi, trois mois et demi maintenant.

Oui, il y a les plus gros dossiers, qui sont parfois révoltants, mais pour lesquels on ne peut pas grand chose. Comme ici, par exemple, où l'on parle parle de l'abolition de la Région des lacs expérimentaux.

Mais il existe encore des causes pour lesquelles on peut faire quelque chose. Où l'individu peut jouer un rôle clé, essentiel même.

Hier, j'ai croisé un père et ses deux filles. Il faisait un peu chaud et le gars avait eu la brillante idée de traîner une bouteille d'eau réutilisable, question de désaltérer toute la famille. Ils ont trouvé une canette de Red Bull juste en dessous du banc sur lequel ils étaient assis. Je suis passé à côté d'eux et j'ai pensé "Oh mon Dieu, une canette! Cinq cennes! Mais surtout, c'est facilement récupérable. Quel con a foutu ça là!".

J'ai poursuivi ma route en plein parking, à côté du centre d'achats. Quelques secondes plus tard, j'entends des bruits de pas derrière moi. Je me retourne et aperçois une des deux petites en train de mettre la canette d'aluminium dans une poubelle.

Bravo, petite puce! Non mais, elle aurait très bien pu juste ne pas la ramasser, tsé. Son père lui a peut-être suggérer de la ramasser, d'ailleurs. Bref, l'important, c'est que la canette soit dans la poubelle. Mais, en fait, non, pas vraiment. Je veux dire, ce qui aurait été encore mieux, c'est que la petite famille sacre le Reb Bull vide dans un bac de récupération ou une machine qui gobe des canettes et donne de l'argent en retour. Ça existe encore, et ça marche toujours.

L'info est divulguée de temps en temps, mais il vaut la peine de la rappeler. On perd des millions de dollars par année en ne profitant pas des consignes. On parlait de 21 M $ l'an dernier (voir ici). Surtout que l'alu, c'est recyclable à 100 % et à l'infini. Quand même, c'est pas rien. Et c'est vraiment pas compliqué, il me semble. Dans un contexte d'épuisement des ressources naturelles, je crois que ces infos méritent amplement réflexion.

Quelqu'un me disait récemment qu'elle avait été témoin d'une scène surprenante. Un gars avait laissé tomber sa cannette (de bière, on suppose) dans la rue. Un témoin l'avait apostrophé pour lui dire que c'était pas correct. Il a reçu un véritable char de marde, avec tout ce que ça peut comporter d'injures et de sacres. Décidément, il y a encore du chemin à faire.

C'est pas une joke : en recyclant l'aluminium, on change le monde. Pour moi, sérieux, c'est un sacrilège que de voir une cannette pas récupérée. J'ai un peu de difficulté avec le fait qu'en 2012, Même sur les trottoirs et le bord des rues, il y en a. Je les ramasse. Bon, pas tout le temps, c'est vrai, mais de temps en temps. Ça m'arrive d'en ramasser sur le bord du trottoir, de l'autoroute même. C'est pas hyper invitant quand elles sont écrasées et sales, mais quand elles ne sont pas trop endommagées et pas trop crasses, je les prends.

Je n'ai pas ramassé celle tout près du père et de ses enfants. Par orgueil (c'est encore mal vu de nos jours, malheureusement) et par paresse, surtout. Désolé, chère planète!

Mais je compte me racheter bientôt. Sur la route.


5/17/2012

Pow, t'es mort!

Même presque une semaine après l'activité, je ressens encore des mini douleurs au coco et à l'épaule. Je croyais vraiment être plus "tough" (ça s'écrit comme ça, mais ça se prononce "toffe").

Cousins, oncles, mon père et moi étions réunis, samedi dernier, au Cap-de-la-Madeleine, pour une journée dédiée au paint-ball. Une première expérience pour moi. Bizarrement, j'étais quand même fébrile à l'idée de pouvoir tirer sur des gens avec un fusil. J'ai beau avoir un petit côté fille, celui qui me fait brailler, j'en ai aussi un autre, un peu plus dominant : celui mâle. Après avoir enfilé mon équipement d'armée, j'étais fin prêt à exterminer toute personne du clan adverse devant moi. Ma soeur dit que j'affichais un sourire carnassier. À vous d'en juger...



Fusil en main, je voulais vraiment tirer sur des gens, tout détruire sur mon passage, me prendre pour un invincible. Envoye, amenez-en des adversaires, je vais tous les planter...

À bien y penser, c'était la première fois que je prenais une arme qui pouvait vraiment faire mal, voire blesser sérieusement si mal employée. On est en effet assez loin du petit fusil à pétards nécessitant de petits anneaux rouges et qui fait du bruit. Sinon, mes seuls autres références étaient celles des jeux vidéo, au cours desquelles, et je dis ça bien humblement, il m'est arrivé de bien performer.

Quand tu réalises finalement que ce que tu as entre les mains est dangereux, aussi absurde que ça puisse paraître (en tout cas, dans mon cas, c'est ce qui est arrivé), un espèce de sentiment de puissance t'envahit. Ta ta ta ta ta... juste tirer sur un arbre, c'est cool!

Mais j'avais comme oublié quelque chose dans l'équation, une affaire qu'on pourrait qualifier d'assez importante, mettons : les autres aussi, ils veulent avoir ta peau. Et dans ta face, s'il le faut. Je peux témoigner : de la peinture dans la bouche, ça goûte pas bon. Pendant la toute première partie, je dois l'avouer, c'est assez enivrant. On te jette comme ça dans le feu de l'action, le but de l'activité étant d'éliminer les membres des carrés rouges. Moi, j'étais dans le camp de Richard Martineau, si on se fie à son dernier passage sur le plateau de Guy A : j'étais dans l'équipe des jaunes.

3...2...1... C'est parti. Les rouges sont à l'autre bout du terrain et place à la bataille. Couché par terre, puis caché derrière une roche, j'avance tranquillement. Pan, pan, pan! Poussez-vous, j'arrive. Je me suis rendu jusqu'à la tour de télécomm. Objectif réussi. Maintenant, faut attaquer. Je sors ma tête pour regarder à travers la fenêtre et tout de suite, je suis bombardé. Quelques minutes plus tard, j'allais rejoindre mon père au cimetière (la zone protégée et neutre du terrain), en attendant que ça se termine.

Alors j'ai apprécié mon expérience, oui, mais j'ai quand même rapidement pris mon trou. J'ai peut-être retiré quelques ennemis du jeu, mais j'ai reçu des leçons plus que j'en ai données. Avec aucune expérience, c'est sûr que je pouvais pas m'attendre à être le king, mais j'espérais être un tireur plus efficace. À chaque fois que tu t'aventures un peu trop, les balles ennemies arrivent. Même pas le temps de voir où tu peux en tirer. Tsé, c'est pas juste!

Je veux pas faire ma moumoune, mais ayoye, quand tu reçois une balle de peinture, ça pince. Devant la télé, manette de console au bout des doigts, t'as beau recevoir des centaines de balles, t'es ressens pas une mautadine. Mais là, c'est pour vrai. Pis quand tu te fais mitrailler dans la réalité, ça surprend pis tout ce que tu veux, c'est sacrer ton camp d'où t'es présentement, si c'est possible.

Plus tard dans la journée, j'en ai reçu une sur le casque et mes oreilles cillaient. Après, c'était une directement sur la tête, le casque ne protégeant pas la totalité de la cabouche. Du deuxième étage, un bozo a tiré en angle vers moi pis paf, j'étais sonné, encore une fois. Au point où après quelques minutes, commençant à trouver la chose désagréable, j'ai quitté le dernier terrain de jeu prévu à l'horaire, celui plus urbain, avec bâtiments et véhicule. J'ai préféré les parties dans le bois, où on est moins exposé et plus éloigné. Alors sourire carnassier peut-être, mais entendons-nous pour dire que c'était juste une tentative d'intimidation. Pis encore là, je savais pas trop dans quoi je m'embarquais.

Je ne dis que c'est fini pour moi, les journées paint-ball. Mais j'en mange pas, disons. Pas plus que de la peinture de projectile d'ailleurs.



5/10/2012

Désolé papa

J'aimerais profiter de cette tribune qui m'est offerte (en fait, c'est plutôt moi qui me l'offre... anyway) pour m'excuser.

M'excuser auprès de mon paternel, aujourd'hui retraité mais toujours aussi bon vivant.

Voyez-vous, c'était sa fête le 29 avril dernier. 66 ans. Et tout ce que j'ai fait pour son anniversaire, c'est le serrer dans mes bras et lui souhaiter une belle journée. Rien que ça.

Je ne suis pas du tout fan de cadeaux. Pas pantoute, même. J'ai encore beaucoup de difficulté à apprivoiser cette idée de donner un bien matériel en raison d'un âge qui augmente.

Sauf que d'habitude, je prends la peine d'écrire une carte. Je m'efforce d'écrire un beau mot d'amour à l'intérieur dudit objet, pour signifier à la personne dont on célèbre l'anniversaire à quel point elle compte dans ma vie, lui dire que je l'apprécie beaucoup, la remercier d'être dans ma vie et lui souhaiter tout ce qu'elle désire. Le cadeau, il est bien plus là-dedans, à mon avis, que dans un cd ou un livre.

Mon frère et sa blonde ont fait ça, eux. Ma belle-soeur est rendue une vraie pro dans la confection de cartes. Et je ne sais pas exactement ce qui était écrit dedans, mais ça a ému mon père. C'était beau à voir. J'étais content pour lui, vraiment.

J'ignore encore pourquoi (sûrement pas un manque de temps), mais moi, je ne l'ai pas fait cette fois-ci. Aucune carte. C'est plutôt rare. Et depuis quelques jours, je trouve ça pas mal poche. Je m'en veux un peu.

Ironiquement, c'est justement mon père qui me fait des cadeaux durant l'année. Un livre, tiens, juste comme ça. Pour le fun, de même, dans tes temps libres. Des petites surprises qui me font toujours plaisir. Et mon très cher paternel va m'en faire un autre, un cadeau, en fin de semaine. Il a accepté de prendre part à une activité de paint-ball avec la famille élargie. Peut-être a-t-il croulé sous la pression sociale, mais j'espère sincèrement juste qu'il va s'amuser et que ça va lui faire du bien. On annonce beau, tant mieux.

C'est que je l'aime beaucoup, mon papa. Je ne voudrais surtout pas qu'il s'emmerde. Toujours prêt à discuter, à l'écoute des autres. Tsé, il y a des gens essentiellement bons dans la vie... mon père est indubitablement l'un d'eux.

Au fond, je dis ça, mais je sais très bien qu'il sait que je l'aime. Et je suis convaincu qu'il comprend parfaitement le non-achat de cadeau. Mais pas de carte non plus, rien, moi, je ne veux plus que ça se reproduise. Pis une carte en retard, ben ça parait que c'est pour me rattraper...

Donc pardonne-moi p'pa. À toi seulement, je dédie ce petit simple billet. Et crois-moi, il est rempli d'amour.

Je t'aime


5/09/2012

À bout des furoncles

Je crois que je peux désormais crier "victoire". Après quelques jours de trempette de doigt dans l'eau de javel diluée, de diachylon et d'onguent antibiotique, c'est terminé pour de bon, je pense.

Il y a deux semaines, je sentais une petite douleur à mon majeur gauche. Au début, et c'est tout le temps un peu la même affaire en ce qui me concerne, tu te dis que c'est rien du tout et que ça va passer. Puis, le lendemain, tu te cognes le doigt juste à la pas bonne place. Et ça fait mal! À ce moment, tu te dis que faudrait peut-être que tu t'y attardes un peu. "Mamaaann?"

Tu apprends que ça ressemble pas mal à un furoncle. Un furongle? Non, un furoncle. Tu regardes sur Wikipédia c'est quoi un furoncle et tu as un peu peur... Alors maman pharmacienne te conseille de faire tremper ton doigt dans un récipient contenant deux sortes d'eaux, dont une seule est potable, l'autre étant "de Javel" (Javel? C'est qui, lui... Jamais entendu parler). Alors te voilà pris pendant vingt minutes, le doigt dans une tasse à mesurer.

Idéalement, faudrait tremper trois fois par jour, chaque fois pendant 20 minutes. Pas juste ça à faire moi là. J'ai tout de même été assidu dans mon "traitement", si on peut l'appeler ainsi. On m'avait dit qu'il fallait procéder ainsi jusqu'à ce que la rougeur et la douleur disparaissent. Après un premier trempage, j'ai appuyé sur mon doigt et du pue est sorti du coin de mon ongle. Bon, assez de détails... Il y avait donc bien infection. Mais j'étais quand même content de m'être chargé de la chose au bon moment et de ne pas avoir trop attendu.

J'étais confiant que ça n'allait pas durer des semaines. Le tout a en effet pris deux semaines à se résorber. Un moment donné, bien franchement, je n'y croyais plus. Mais il y a quelques jours, j'ai vu une certaine amélioration. Je croyais que c'était enfin terminé pour mon majeur quand tout à coup, après un roupillon, je constate que mon annulaire gauche, délicat voisin du"fuck you", a des airs de début de rougeur. Serait-ce un autre furongle furoncle. Heille, non, là, ça se peut pas. Pas une autre de cette affaire, juste à côté de l'ancienne. J'ai pas pris de chances, je l'ai fait tremper quelques jours lui aussi.

Et enfin, aujourd'hui, je crois que ça y est. Tout est parti. Aucune sensibilité, aucune rougeur. J'ai des bouts de doigts bien normaux maintenant. Que d'aventure!

Ça m'a fait penser au fait que je me ronge encore les ongles, même à vingt-cinq ans. Je n'ai pas appris de mes erreurs et des me souffrances antécédentes. Plus jeune, au primaire, je me souviens très bien de mes pouces, qui saignaient après une partie de ballon-chasseur. Quand venait le temps d'attraper le ballon, ma peau sous mon ongle de pouce subissait une légère pression vers l'arrière. C'était suffisant pour que ça ouvre un peu et que ça saigne.

Mais le pire, et c'est probablement ce qui a causé mon furoncle, c'est quand, en te rongeant les ongles, une petite peau se détache un tout petit peu de ton doigt. Et là, tu l'arraches et elle longe le côté de ton ongle. Pis là, ça chauffe un peu et tu regrettes tellement d'y avoir touché.

Je vais essayer de tout arrêter. Les ongles, les petites peaux, tout. Contrairement aux fumeurs, je peux pas vraiment dire que je suis "dépendant" de ça. Quoique... Même que j'en ai fait une résolution de début d'année. Mais je la tiens jamais. L'an prochain peut-être.


5/04/2012

Pour l'entrevue, qui a pas marché non plus

Je vous avais dit que je reviendrais quelque peu sur mon expérience d'entrevue à l'École nationale de l'humour, dans l'objectif espéré d'être admis comme étudiant pour le volet écriture. Voici ce que j'en retiens.

Évidemment, l'entrevue est à des lieux de l'audition : moins de préparation, beaucoup moins de stress, mais on demandait du contenu au préalable. À l'inscription, il fallait en effet inclure dans notre dossier deux textes, un monologue pour la scène et un texte de sketch pour la scène, la télé ou la radio et incluant des  personnages. Pour les détails, tout est sur le site de l'École (bon, je sais, je pourrais créer un lien qui mène directement à l'adresse Internet, mais j'apprécie énormément l'effort, peu importe la forme qu'il prend. Alors prenez le temps de Googler ça, gang de paresseux!)

Alors je pénètre l'édifice avec quelques minutes d'avance, comme pour mon audition. Je ne me rappelle plus l'étage, alors je prends l’ascenseur et appuie le bouton d'un numéro qui, je pense, mène au bon plancher. Mais finalement, c'était pas le bon. J'ai envie, alors je cherche une toilette, mais bizarrement, les portes qui affichent des p'tits monsieurs et des p'tites madames présentent des poignées de porte avec clavier : je crois donc que l'ouverture de la porte nécessite un code. Ce clavier m'intimide et me fait un peu peur, alors je fuis l'étage...  Oui, on a des réactions inexplicables, des fois...

Ah pis de la marde, j'irai pisser à l'étage de l'École. Sauf qu'il faut bien le trouver. Je descends les escaliers jusqu'au premier. L'agent à l'accueil se souvient de m'avoir vu tantôt et a le bon réflexe de me demander ce que je cherche.

Je n'ai pas été chanceux de trouver le bon étage du premier coup. Pourtant, j'aurais pu songer justement à cette très chère chance qui, encore aujourd'hui, à chaque semaine, envahit sans que je le comprenne le coeur de milliers d'aînés pendant La Poule à TVA. Oui, tout ce préambule pour ceci : l'ENH est au septième étage (chance, septième étage : concept!) du 2120, rue Sherbrooke Est.

Ah, tiens, un des juges est le même que la semaine passée pour l'audition. Au moins, il se souvient de moi... ce qui ne veut absolument pas dire que j'étais bon, par contre. Il a peut-être juste une bonne mémoire des visages, tsé. Peu importe, il (son nom : Luc Boily) est accompagné de Pierre Prince, un peu plus connu, et qui a eu son one-man show il y a quelques années, en 2004 selon ce site. Justement, quand ils m'ont appelé dans le corridor, je regardais son affiche de spectacle. D'ailleurs, si quelqu'un trouve son numéro sur l'eau, au cours duquel il a parfois une paille dans la bouche, faîtes-moi signe. J'aimerais revoir ça, j'avais aimé.

Qui dit entrevue dit questions, évidemment. Et oui, il y en a eu quelques-unes. Et des réponses aussi, certaines parfois hors sujet ou presque. "Pour qui t'aimerais écrire?" J'aurais dû y penser avant, c'est comme assez normal qu'on demande ça, mais j'ai d'abord dit "bonne question", puis réfléchit quelques secondes, avant de lancer plein de noms : Nantel (que j'avais mentionné la semaine précédente), Paquin, et d'autres gros noms (Houde, Matte). "Mais pas Dominic et Martin ou François Morency, ça me rejoint moins...", ai-je ajouté, sans trop élaborer.

Vient ensuite une question sur le sketch que j'ai écrit, lequel a été rédigé en une journée (sinon une moitié) et sans grande conviction, je dois dire. Il y est question d'un quiproquo entre amis qu'on doit avoir vu des milliers de fois dans le milieu, ou sinon, si personne n'y a pensé, ben c'est quand même quelque chose d'assez ordinaire je trouve. Je n'étais pas trop fier, je l'admets, mais il fallait bien que j'envoie un texte de sketch... J'explique donc aux deux intéressés devant moi que je trouvais ça un peu comique qu'un gars pense que son ami parle de sa blonde alors qu'il est plutôt question de sa mère (après réflexion, je juge le flash tout à fait banal et pas du tout matière à sketch).

Et mon monologue? C'était mon texte pour l'audition. Il traite des camps de vacances, une belle époque que j'ai vécu juste après mon adolescence et qui m'a rapidement fait découvrir tous les charmes de la gente féminine.

La discussion bifurque alors sur le fait que j'ai été refusé pour le volet humoriste. C'est là que Boily me dit que j'étais "pas prêt". Je le confronte un peu, amicalement bien sûr : "ah ouin. Pourquoi tu dis ça?". Et il me sort une image implacable et facilement compréhensible : le joueur de hockey. Jeune, le gars (ou la fille), pendant le recrutement, démontre qu'il (elle) a de bonnes mains et qu'il (elle) sait manier le disque de façon appréciable. Mais il faut qu'il (elle) développe d'autres habiletés, comme son coup de patin et sa robustesse. Il (elle) doit donc travailler fort pour améliorer certaines autres facettes de son jeu, comme tout bon joueur (joueuse. Ok, c'est ici que je m'arrête avec elle. Je crois avec ça avoir fait ma part pour le féminisme au Québec...). Des nouvelles d'ici lundi max (30 avril), salut!

Des dizaines d'heures plus tard, dans ma boîte de réception, la réponse : non (le titre le disait déjà et je l'avais déjà mentionné précédemment, mais bon, pour ceux qui viennent de se joindre à nous, comme on dit aux nouvelles en continu...)

À mon retour, mon père me demande si ça s'est bien passé. J'avais une tête de "bof, pas trop mal", mais j'ai dit quelque chose comme "quand même". Mais rien de plus positif. C'est tout dire. Je lui parle de la comparaison avec le hockey que Boily a fait, ce qui l'amène à pousser l'analogie plus loin. Pour être bon, faut que se pratiquer. Alors si tu veux être pris comme auteur, faut que t'écrives, pis que t'écrives, pis que t'écrives et que t'écrives encore...

Bout de viarge, c'est donc vrai. Ce blogue risque donc de renfermer, au cours des prochains mois et si tout se passe bien (quoi, je pourrais mourir, on le sait pas), quelques anecdotes comiques ou des gags qui me passent par la tête, et majoritairement de bon goût j'espère. J'ai déjà quelques idées, mais il faut que je les travaille et les rende un peu plus marrantes.

Alors voilà pour mon entrevue. Si vous lisez ceci, c'est que vous vous êtes rendu jusqu'aux derniers mots de ce billet. Bravo, d'abord, et je vous remercie de m'avoir accordé tant d'attention. Non vraiment, c'est trop.

5/02/2012

Malheureusement, non, pas cette fois

Ça fait déjà une semaine que j'ai passé mon entrevue pour le volet écriture à l'École nationale de l'humour (ENH). Un peu moins de sept jours que j'ai reçu un courriel pour m'aviser que "c’est avec regret que nous vous informons...". Et patati, et patata. La semaine d'avant, c'était à peu près la même formule, visiblement pré-rédigée, cette fois pour me dire que je n'avais pas été retenu pour le volet humoriste.

Bon, bon, bon. Si je suis déçu? Ben tsé, oui, un peu. Non mais je n'ai pas consacré plusieurs heures d'écriture, de réécriture et des journées complètes de répétition, seul devant un miroir, dans le but précis de me faire dire que "je n'étais pas prêt". Mais ils ont sûrement eu raison de ne pas me sélectionner. Sans oublier qu'il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus (donc, étant un non élu, je peux être Sénateur. Pousse-toi de là, Jacques Demers! Joke politique, et poche en plus. Pardonnez-moi.)

Mais si ça vous intéresse de savoir un peu plus en détails comment ça se passe, une audition...

Comme je l'écrivais dans un précédent billet, je me suis inscrit exactement la journée limite pour soumettre les candidatures. J'avais évidemment écrit mon numéro et mon sketch qu'il fallait envoyer avant pour être considéré dans la catégorie auteur, sans toutefois avoir pris la décision de m'inscrire de façon définitive. J'avais écrit les textes un peu pour le fun, pour me faire rêver (fantasmer, voire délirer) ou je ne sais trop quelle autre raison encore moins bonne.

Le lendemain de mon inscription, on m'appelle pour fixer mes dates d'audition (humoriste) et d'entrevue (auteur). Je note les journées dans mon agenda que j'utilise assez peu d'ailleurs, malheureusement (oui, pauvre lui. Désolé petit bouquin vert). Je raccroche et je me rends compte bien vite que mon audition est... dans deux semaines! Ah, fuck! 600 mots (même pas mal plus) à apprendre par coeur et à livrer de façon surprenante pour avoir une place à l'ENH. Pis en plus, il faut que ce soit drôle!

Je me pratique, donc, pas mal de fois. Je récite l'oeuvre (ben quoi, c'est de l'art...). Je m'enregistre avec mon gadget vieux de plusieurs années, donné par ma mère, à l'origine destiné à réaliser des entrevues, mais qui fonctionne encore à merveille. Je me pratique à nouveau. C'est dur, je n'arrive pas à me rappeler les segments. Je m'enregistre encore. Je vais prendre une marche, écouteurs sur les oreilles, pour l'apprendre un peu plus. Je répète encore. Encore. Encore. Ça s'en vient mieux. Je précise mes intonations, note où ça accroche et commence tranquillement à maîtriser mon numéro.

(Parenthèse, ici. Je ne sais toujours pas si mon numéro est drôle, encore à ce jour. J'ai beau l'avoir présenté à mes parents la veille de l'audition mais la famille est le pire juge et mes géniteurs ont surtout servi de public passif, pour me mettre de la pression, que de conseillers ou de spectateurs. À deux, ça rit pas mal moins que devant des centaines de personnes. Pendant l'audition, ils étaient trois (deux gars, une femme) et ils regardaient surtout mon jeu et ont en grande partie analysé ma performance. Bon, mon texte aussi, mais ils n'ont pas examiné le contenu du numéro minutieusement. Ils n'ont pas ri, sauf une fois peut-être, et ça m'a un peu dérangé même. Toujours est-il que je pense que ce que j'ai présenté est comique. En tout ça, moi, je trouve ça pas pire. Mais tsé, y a pas juste moi qui compte dans la vie. Faudrait que je le teste... Bref. Longue parenthèse terminée.)

Alors j'arrive au moins 20 minutes avant l'heure prévue pour l'audition. Le temps ne manque pas pour regarder les cadres des finissants (beaucoup pas du tout connus aujourd'hui et qui n'ont sûrement jamais percé, admettons le) ainsi que les affiches de spectacles de pros du domaine. Je croise un gars qui sort tout juste du local. Polis, on se souhaite bonne chance. J'entrevois Louise Richer (crimebine qu'elle parle fort, elle) et la salue brièvement en retour de son beau "bonjour". Celui censé passer avant moi n'est pas là, alors on m'invite à entrer dans le local. Il fait noir, mais un endroit est bien éclairé par des projecteurs sans être surélevé. "Ah bon, y a comme une scène...", dis-je nerveusement. Ben oui, tsé, j'avais comme pas pensé que ça pouvait être encore plus intimidant... On m'explique que c'est pour mieux voir mes mimiques et toutes les facettes de ma prestation.

Je m'y mets finalement, après quelques respirations profondes et un moment de recueillement trop succinct (non mais j'ai quand même un peu de vocabulaire, tsé). Puis go, c'est parti. J'oublie tout (sauf mon texte et les indications de jeu dans ma tête) et je déblatère (encore du vocabulaire. Mais où est le jeu de Scarbble?) devant trois personnes que je ne connais pas mais qui, malgré cela, m'écoutent attentivement.

En plein milieu de mon numéro, c'est là que je réalise ce qui se passe. Je suis à Montréal, à l'ENH, et je présente ma création à des gens qui vont peut-être déterminer le sort de mes deux prochaines années de vie et, qui sait, mon avenir en entier. Mes jambes se mettent à trembler. Tout ça dure seulement quelques secondes et je continue d'être sur le pilote automatique, si on peut s'exprimer ainsi. Je prends une pause pour me remémorer où j'en suis dans mon texte.

C'est fini. Je m'avance vers les juges et m'assois sur un tabouret pas du tout confortable. De toute façon, ça existe, un tabouret confortable, hein? NON!  Recroquevillé, je réponds calmement aux questions des pros. Pourquoi l'humour? Je réponds (à peu près) : "Ça fait longtemps que j'y pense. Et je me suis dit pourquoi pas m'essayer et plonger?" On me demande ensuite qui j'aime ou m'intéresse. Je pense au côté absurde des Denis, à l'imagination débridée des Chick, au style provocateur de Wagner, à l'audace des Appendices et au contenu de Nantel.

Je leur mentionne au passage qu'on m'a déjà dit que je ressemblais à un certain Houde, Louis-José de son prénom. Un des juges, prof d'impro, répond que j'ai plutôt des airs de Pierre Verville (heille, là, woah! Je câle peut-être, mais pas tant que ça!). À bien y penser, c'est quand même un compliment (il était admirable dans "Les Lavigueur". Sauf que, petit pépin : c'est une série dramatique...).

Et pis c'est bebye, des nouvelles d'ici vendredi, on passe au suivant. Pas de commentaire sur l'exploit que je viens de réaliser. Si c'est oui, il y a une autre rencontre en groupe de 25 à peu près, puis on garde environ la moitié. Pendant mon retour à la maison, je me demande comment ça s'est déroulé. Je suis satisfait même si je crois avoir oublié un bout. Ou peut-être pas, en fin de compte. Je ne suis plus certain si j'ai conté tel gag, le tout ayant défilé dans ma tête beaucoup trop rapidement alors que je m'exécutais. Anyway, c'est fait, c'est fait.

Et ce fut un non, finalement.

Bon, ça fait. Pour en savoir plus sur l'entrevue (auteur), qui a eu lieu la semaine suivante (25 avril), va falloir lire un prochain billet. Celui-là est déjà assez long de même.

4/13/2012

L'inspiration Lassonde : laissez-moi rêver

Ce qu'on peut désormais appeler l'affaire Lassonde, en plus de faire couler beaucoup d'encre, a surtout fait reculer l'entreprise propriétaire des bons jus Oasis (j'aime leurs produits).

"Toute la fin de semaine, une véritable armée d'internautes ont pris Facebook et Twitter d'assaut pour faire connaître leur colère à la grande entreprise", peut-on lire dans cet article sur Lapresse.ca. En fait, le quotidien de la rue St-Jacques est à l'origine de toute cette saga (article ici pour ceux qui ne l'auraient pas lu). Et l'énorme pouvoir d'influence de Guy A. Lepage sur Twitter a contribué à tout ce mécontentement des internautes. "C'est un scandale", se sont sans doute dit plusieurs. Un monstre devenu pratiquement incontrôlable et aux conséquences plutôt néfastes pour la compagnie.

On peut parler d'une certaine victoire. Oui, il y a quelque chose de beau là-dedans.

Même le chroniqueur et blogueur Patrick Lagacé s'en est mêlé, avec deux billets et une chronique, rien de moins. Il traite la compagnie de "bully", à raison, qui veut tout contrôler.

Mais y a-t-il eu acharnement? Sérieusement, je me pose la question. D'ailleurs, le président de Lassonde, sur son blogue créé tout récemment, reproche à Lagacé son impartialité (ou plutôt l'inverse, sa partialité). Cela dit, l'animateur des Francs-Tireurs verse dans la chronique, il a donc le "droit" d'être biaisé.

J'aime le jus Oasis. Je n'arrêterai pas d'en boire à cause de cette affaire. Il s'agit tout de même d'une entreprise québécoise, et je me plais à boire de leur produit plutôt que du Tropicana, qu'on paye bien souvent pour la marque.

C'est vrai, la chose n'est pas juste, comme l'expliquait Yves Boisvert, dans sa chronique de lundi, et qui décortique habilement l'affaire. Alors parfait, au moins, Lassonde a appris qu'elle s'est comporté de façon bête et méchante, qu'elle a fait des erreurs, chose que la justice reconnaissait plus ou moins. L'opinion publique a gagné. L'appel au boycott a porté ses fruits, donc.

Mais quand j'y pense, je peux pas m'empêcher de me dire qu'on pourrait appliquer la recette Lassonde à autre chose maintenant. Il y a des années, sûrement vous en souvenez-vous, on recevait par courriel un Powerpoint qui nous encourageait à nous abstenir d'aller faire le plein d'essence chez une certaine pétrolière. Ensuite, on devait l'envoyer à d'autre gens pour que le message passe. Une espèce de chaîne de lettres qui, on l'espérait, allait faire boule de neige. Fuck, aujourd'hui, ce serait tellement plus facile, avec Facebook et Twitter, entre autres.

Non, vraiment, pourquoi pas se dire quelque chose dans le genre "ne gazons plus chez Shell, Esso ou Ultramar" (quitte à envahir leur page Facebook). Il n'y a peut-être pas eu d'article pour dénoncer le comportement de ces pétrolières, mais entre vous et moi, avons-nous vraiment besoin d'un média pour nous faire réaliser qu'on se fait royalement arnaquer par les pétrolières. C'est évident qu'on abuse des consommateurs. Ça, je trouve, c'est un énorme scandale. Un vrai. On est carrément à la merci des énormes multinationales dans ce cas-là précis.

C'est donc une idée que je lance, un peu naïvement, comme ça. Je pourrais être l'instigateur d'une page Facebook encourageant un boycott de Shell (ou une autre pétrolière). Véritables otages de la consommation d'essence, on est pris à la gorge par les pompes. Je me dis par contre qu'on pourrait faire mal (ne serait-ce qu'un peu) à un gros "méchant", si jamais on assistait à un mouvement semblable à celui vu avec Lassonde. Là, je serais encore plus fier de voir ça.

Il faudrait juste se concerter. Pis une vedette qui colporte le message. Quelqu'un de big, là.

Comme Dominic Champagne, le gars de toutes les causes, ces temps-ci. Mais il doit être trop occupé à préparer son rassemblement du 22 avril (qui sera grandiose, je l'espère).

Mais j'y pense, Normand L'amour, on le voit plus, lui. Je le verrais admirablement bien en porte-parole de la cause, avec son casse blanc, son franc parler légendaire, déclarant à tous avec une énergie débordante : "Je vous aime".

C'est une blague. Mais tout ce qui précède ce gag de porte-parole est sérieux.

Je rêve d'un autre mouvement comme celui de Oasis, mais qui vise encore plus juste.


4/09/2012

Audition et entrevue bientôt pour l'ENH

Ça fait quand même quelques années que ça me trotte dans la tête. Finalement, j'ai fait le "move", comme on dit.

La date limite était le 2 avril. J'ai envoyé mes textes et mon inscription... le 2 avril, en après-midi. Ainsi donc, jeudi prochain, si tout se passe bien, je devrais être dans les locaux de l'École nationale de l'humour, à Montréal, soit en train de pleurer dans un coin, de pisser dans mes jeans, de vomir ou de faire mon numéro, les fesses serrées et les mains moites, devant le jury. J'espère juste que ça va être la dernière option parmi les quatre énumérées précédemment.

J'ai un peu fait ça en catimini. J'en ai parlé à quelques personnes, mais j'en ai fait l'annonce officielle à mes parents, ma grand-mère, ma soeur, mon frère et sa blonde hier, pendant le dessert du souper de Pâques. La réaction a été très bonne dans l'ensemble. Je crois même qu'on a tapé un peu des mains pour m'encourager, ou est-ce moi qui étais trop emballé par le moment...

Je sais pertinemment qu'on doit être des centaines, à chaque année, à vouloir une place dans les murs de l'ENH. "Douze (12) candidats sont admis dans chacun des programmes, suite aux inscriptions et au processus d'audition ou d'entrevue propre à chacun des programmes", explique le site Internet. Je n'ai pas vraiment d'expérience (aucune professionnelle). Par contre, je crois avoir un potentiel certain, ou du moins un certain potentiel. Mais bon, c'est pas une raison de ne pas essayer. Plongeons, juste pour voir, le vivre et éviter d'avoir des regrets.

Mon numéro pour l'audition, comique il va sans dire, parle des camps des vacances. J'explique à quel point c'est un bon endroit, quand on est moniteur, pour rencontrer des filles et forniquer en masse. C'est pissant (je vous le jure, je ne suis pas biaisé du tout...).

Ça, c'est pour le volet humoriste. Sinon, j'ai aussi payé pour qu'on s'intéresse à moi en tant qu'auteur. J'estime avoir une bonne plume, mais est-elle assez comique pour que les gens de l'ENH disent : "oui, lui, il a de l'avenir"? Ou finalement, ça va plus être "ouach, il est poche à mort, comment a-t-il pu croire qu'il pourrait faire un bon scripteur". La réponse après mon entrevue pour le volet auteur, qui a lieu dans deux semaines celle-là.

Inutile de souligner que je suis très nerveux. Depuis une semaine, je vais vraiment plus souvent à la toilette (#1 et #2), je dors moins bien. Mais en même temps, mes journées sont vraiment plus excitantes. Il y a comme une énergie qui m'envahit. Je ne veux pas trop me faire d'attentes, mais on dirait que c'est plus fort que moi. Je pourrais être déçu, je le sais bien.

Évidemment, les ondes positives, ou tout ce qui est positif, sont acceptées, exigées même. Je prends aussi les moitiés de batterie, à condition que vous gardiez le bout avec le "-" dessus (relire pour comprendre le gag, au cas où).

Bon, je pense ben que je vais aller apprendre mon numéro, moi là.

Je vous tiens au courant, évidemment.


4/05/2012

C'est reparti (peut-être, probablement, sûrement. Sais pas trop finalement)

J'aimerais écrire plus souvent ici. Ça fait du bien.

J'ai été, ces derniers mois, passablement irrégulier depuis le temps que j'écris sur Internet. Les blogues commençaient à devenir plus populaires. À l'époque, je consultais les sites de quelques personnes, par intérêt personnel. J'estimais qu'elles avaient toutes des choses pertinentes à dire, qui valaient la peine d'être lues. Je savais qu'il se passait quelque chose. Les blogues se multipliaient et il y en a qui parvenaient à sortir leur épingle du jeu. Je rêvais de sortir du lot moi aussi, mais je me devais d'être assidu.

Sur ce site, mon premier billet remonte à 2007, quand même. Avant, je "sévissais" sur MSN Spaces, de Microsoft. J'ai voulu un moment donné retrouver  là quelques-uns de mes premiers textes, juste pour le plaisir. J'ai appris finalement que tout avait été fermé et que les contenus n'étaient plus accessibles. Too bad.

Au départ, c'était comme un espèce de journal intime, mais que tout le monde pouvait consulter. J'y parlais d'à peu près tout ce que je pouvais vivre. D'une petite chirurgie (Quasimodo) à de belles rencontres (Coup de foudre au Bet?) et des tentatives d'invitation infructueuses (Le bal. Deuxième partie ici.) J'ai même abordé la mort de ma grand-mère (Libération).

J'écrivais, donc. Pas mal en plus. C'était comme rendu un besoin, voire une dépendance. Je devais m'exprimer. Je m'installais derrière mon ordi, le soir, avant de me coucher, puis je réfléchissais. Je me couchais tard, des fois, souvent. Un moment donné, c'était devenu comme une obsession. Sans farce : je faisais l'épicerie, je voyais quelque chose en particulier, j'avais des flash et aussitôt, je les notais quelque part. Tout ça dans le but, évidemment, d'avoir plus de matière, d'attirer des lecteurs et d'un jour devenir "une star du Web". Bon, c'est peut-être un peu fort. Mais quand même, je ne le nierai pas, je me cherchais une sorte de public pour mes écrits. Et les Interwebs constituaient l'endroit de prédilection pour cela à mon avis.

Il faut croire que j'avais vu juste. Puis est arrivé Facebook, puis Twitter. Déjà, j'avais négligé mon espace personnel avant que ces outils n'arrivent. J'ai sauté assez rapidement dans le projet de Mark Zuckerberg, en 2007 en fait, très curieux d'en constater les possibilités. Bien vite, j'ai trouvé ça très cool, constatant qu'il s'agissait d'un autre endroit pour moi, petite personne narcissique recherchant public, de partager du contenu avec une certaine communauté, laquelle croissait rapidement au fil des mois suivants.

Maintenant, ça fait un sacré bail que je ne blogue plus régulièrement. J'ai délaissé l'espace quasi au complet. Après avoir changé d'adresse, parce que je trouvais le nom et le modèle de l'autre poche, j'ai pensé dernièrement changer pour Wordpress. Cette dernière plate-forme, à ce qu'on dit, s'avère plus efficace et offre plus d'options. Plusieurs sites professionnels sont d'ailleurs construits à partir de Wordpress. Peut-être, un jour. J'ai mon adresse (http://etienneff.wordpress.com/), mais je ne me sens pas assez compétent pour élaborer quelque chose qui a de l'allure. Je pourrais y mettre du temps, mais j'aime bien ça ici aussi.

Tout ça pour dire, finalement, que Facebook et Twitter, que j'utilise régulièrement (trop?), ont un peu pris la place du blogue. La semaine passée, j'ai assisté à une conférence du professeur en communication Luc Dupont. Il a déclaré que le blogue constitue encore selon lui le plus puissant, le plus efficace, des média sociaux. J'avais déjà entendu aussi Michelle Blanc, célèbre personnalité de l'Internet (certains la surnomment la gourou du Web au Québec), affirmer la même chose.

Donc, j'ai décidé de m'y remettre, espérant développer une certaine discipline et un contenu d'une certaine qualité tout de même. Je ne sais pas ce que ça va donner. Je risque de parler beaucoup de médias, de journalisme, mais aussi d'actualité. Sauf que je voudrais aussi livrer du contenu un peu plus personnel, des réflexions sur la vie (ben quoi, je peux en avoir moi aussi). Ce pourrait être drôle ou triste, touchant ou désopilant, pertinent ou complètement inutile. Je n'en sais pour l'instant pas grand chose. Je vais voir comment les choses vont aller.

Un gars s'essaye.


4/03/2012

J'ai pleuré

Je me sens plus sensible ces temps-ci. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je crois bien que ma récente rupture amoureuse y est pour quelque chose. Mais ça, je ne veux pas en parler ici.

Ce lundi, un nouvel épisode de la série française Bref m'a fait pleurer. Les autres vidéos étaient d'ordinaire comiques, parfois tendres. Il y a une simplicité dans ces clips qui a tout pour plaire. À de nombreuses occasions, je me reconnais dans le protagoniste à l'attitude un peu loser. Comme dans celle où le gars décide de monter un meuble Ikea seul.

Mais cette vidéo-ci, la dernière qui est sortie, m'a passablement surpris.


Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

En un peu plus de deux minutes, une vidéo sur Internet a réussi à m'arracher des larmes. Il n'en a pas fallu beaucoup. Constat : ma masculinité est en danger. Ben non, je blague, voyons.

C'est vrai, par contre, je ne pleure pas nécessairement souvent. Je suis de nature plutôt indifférent, voire renfermé, ou introverti tiens. Il m'en faut pas mal pour me faire réagir de cette façon, habituellement. Par contre, les films arrivent maintes fois à me donner le besoin de mouchoirs pour m'essuyer les yeux. Édouard aux mains d'argent ou Braveheart, par exemple, pour ne nommer que ceux-là. Parce qu'ils sont puissants. Ou même Retour au bercail, à la limite, car le contexte s'y prête bien. Pis parce que c'est dont cute voir des animaux revenir à la maison sains et saufs. Les émotions transpercent l'écran et arrivent droit au coeur.

Je pleure plus ces temps-ci, après des années de quiétude. Reste que c'est arrivé encore, dernièrement, quand ma soeur m'a montré un album de photos que je n'avais jamais vu. J'étais de passage à son appartement de Sherbrooke, pour prendre part à une audition pour un quiz télé (on a été pris, d'ailleurs. On enregistre dans deux semaines...). De retour de l'hôtel où avait eu lieu l'audition, Caro a eu la brillante idée d'ouvrir devant mes yeux un album photo que papa lui avait remis quand elle était ado ou à peu près. J'étais loin d'être né. De vieilles photos où on voit Caro toute petite, en train de regarder son père dormir. Ou cette autre photo jaunie où notre paternel porte de grosses lunettes et arbore une longue moustache, noire, qui tombe de chaque côté de ses lèvres.

Puis, Caro sort cette carte, toute simple, mise entre deux pages d'album. C'était un message de papa, écrit à l'époque.
"Caroline,
Voici quelques photos. Elles me sont très chères et représentent beaucoup de souvenirs pour moi. Qui sait, peut-être un jour te demanderais-je d'ouvrir cet album et de me les raconter pour me les faire revivre.
Papa"
C'est sorti tout seul. Je n'en pouvais plus. La boule dans la gorge, les yeux qui se remplissent. Ces images de complicité et ce message d'amour sincère m'ont chamboulé en assez peu de temps, mais bien suffisamment pour rendre mes yeux humides au point d'avoir besoin d'aller à la salle de bain chercher un Kleenex.

Et me faire réaliser que le monde est si beau. Même quand on pleure.


2/26/2012

La démagogie de V

Des soubresauts ont eu lieu à Radio-Canada cette semaine. Non seulement Alain Saulnier a-t-il été remercié dans des circonstances douteuses, mais Pierre Duchesne, journaliste à l'Assemblée nationale depuis quelques années, quitte la colline parlementaire et revient à Montréal (article de Voir ici).

Ce sont deux gros morceaux qui partent. Des gens d'expérience, estimés par leurs pairs, dont le travail est considéré exemplaire. Jeudi, la chaîne RDI a interrompu pendant quelques minutes sa programmation pour souligner le départ de Saulnier. De passage dans la salle des nouvelles, Saulnier a été applaudi de tous. À C'est juste de la TV, sur Artv, Liza Frulla a mentionné que certaines gens pleuraient tellement ils étaient attristés par le congédiement (c'est pas mal ça, au fond) de leur patron. La vidéo est sur YouTube :



Saulnier a en effet fait beaucoup pour l'information à Radio-Canada. Il a entre autres été responsable de l'implantation de l'émission Enquête à Radio-Canada et a contribué à l'essor (si on peut dire ça) de l'information internationale. De l'info nécessaire mais qui coûte diablement plus cher. Yves Boisvert, dans sa chronique de samedi, y va d'un bel hommage au cran et à l'audace de M. Saulnier.

Mais voilà qu'en consultant mon fil Facebook, je vois cette vidéo de Mario Dumont et son comparse Martin Pelletier, de l'émission Dumont à V.


Dumont et Pelletier ont un gros problème. D'abord, ils ne démontrent aucune compassion et ne reconnaissent pas du tout les accomplissements de Saulnier. Ils n'ont absolument rien compris qu'il s'agissait d'un hommage bien mérité, sans oublier qu'ils font des liens avec le passé de Saulnier, liens plus que discutables. Saulnier croyait en l'information de qualité et il s'est donné les moyens pour parvenir à contribuer à l'essor d'une chaîne d'information respectable, tout le contraire de V. Tout ça semble échapper à nos deux amis de V qui, eux, se balancent complètement des faits. Avec des arguments aussi faibles, ça s'apparente à de la propagande.

Il y a un mot pour ça : démagogie.




2/01/2012

Allons Voir, en attendant le Huffington Post Québec

Bonjour,

j'avais écrit en décembre dernier ici au sujet de la venue du Huffington Post Québec et de leurs possibles blogueurs (ça fait un bail, je sais. Je vais essayer d'être plus régulier).

Disons que le portrait a changé pas mal, dernièrement, et qu'il vaut le coup d'oeil. D'abord, le Voir a instauré toute une série de blogues pas mal intéressants. Il y a par exemple celui d'une avocate de la défense au criminel, Véronique Robert (par ici), ou encore celui de Catherine Voyer-Léger, qui travaille en édition (par ). J'en passe d'autres, dont celui de Normand Baillargeon, qui était censé écrire pour le Post avant, mais s'est ravisé par la suite. Bref, tout plein de bon monde, qui ont plusieurs opinions sur bien des sujets.

Et aujourd'hui, on apprenait que d'autres blogueurs potentiels avaient changé d'idée quant à leur participation au Post (l'article sur Cyberpresse à ce sujet). Après Amir Khadir et Françoise David, qui avaient déjà fait savoir leur retrait du projet, voilà maintenant que Jean Barbe, Steven Guilbeault, Pierre Curzi et Bernard Drainville, pour ne nommer que ceux-là, ne veulent plus bloguer gratuitement pour le Post. L'éditrice des blogues au Huffington Post, Tamy Emma Pepin, n'y voit pas de perte, selon ce qu'on rapporte dans cet article. Elle rappelle d'ailleurs que le modèle est connu depuis le début : les blogueurs ne sont pas payés; n'importe qui peut écrire, et sur n'importe quoi. Par contre, les journalistes, eux, évidemment, sont payés.

Tout ça pour dire que je révise un peu ma position. Je tiens d'abord à féliciter les gens de Voir, spécialement Simon Jodoin, responsable des médias numériques. En quelques semaines à peine, ils ont réussi à créer toute une communauté florissante et débordante d'idées. Bravo pour ce foisonnement original réussi et purement québécois!

Mais n'oublions pas le Huffington Post Québec pour autant. Le site est prévu dans une semaine et, avec le temps, saura s'imposer, je crois. Bref, je l'espère encore.

À bientôt!