4/13/2012

L'inspiration Lassonde : laissez-moi rêver

Ce qu'on peut désormais appeler l'affaire Lassonde, en plus de faire couler beaucoup d'encre, a surtout fait reculer l'entreprise propriétaire des bons jus Oasis (j'aime leurs produits).

"Toute la fin de semaine, une véritable armée d'internautes ont pris Facebook et Twitter d'assaut pour faire connaître leur colère à la grande entreprise", peut-on lire dans cet article sur Lapresse.ca. En fait, le quotidien de la rue St-Jacques est à l'origine de toute cette saga (article ici pour ceux qui ne l'auraient pas lu). Et l'énorme pouvoir d'influence de Guy A. Lepage sur Twitter a contribué à tout ce mécontentement des internautes. "C'est un scandale", se sont sans doute dit plusieurs. Un monstre devenu pratiquement incontrôlable et aux conséquences plutôt néfastes pour la compagnie.

On peut parler d'une certaine victoire. Oui, il y a quelque chose de beau là-dedans.

Même le chroniqueur et blogueur Patrick Lagacé s'en est mêlé, avec deux billets et une chronique, rien de moins. Il traite la compagnie de "bully", à raison, qui veut tout contrôler.

Mais y a-t-il eu acharnement? Sérieusement, je me pose la question. D'ailleurs, le président de Lassonde, sur son blogue créé tout récemment, reproche à Lagacé son impartialité (ou plutôt l'inverse, sa partialité). Cela dit, l'animateur des Francs-Tireurs verse dans la chronique, il a donc le "droit" d'être biaisé.

J'aime le jus Oasis. Je n'arrêterai pas d'en boire à cause de cette affaire. Il s'agit tout de même d'une entreprise québécoise, et je me plais à boire de leur produit plutôt que du Tropicana, qu'on paye bien souvent pour la marque.

C'est vrai, la chose n'est pas juste, comme l'expliquait Yves Boisvert, dans sa chronique de lundi, et qui décortique habilement l'affaire. Alors parfait, au moins, Lassonde a appris qu'elle s'est comporté de façon bête et méchante, qu'elle a fait des erreurs, chose que la justice reconnaissait plus ou moins. L'opinion publique a gagné. L'appel au boycott a porté ses fruits, donc.

Mais quand j'y pense, je peux pas m'empêcher de me dire qu'on pourrait appliquer la recette Lassonde à autre chose maintenant. Il y a des années, sûrement vous en souvenez-vous, on recevait par courriel un Powerpoint qui nous encourageait à nous abstenir d'aller faire le plein d'essence chez une certaine pétrolière. Ensuite, on devait l'envoyer à d'autre gens pour que le message passe. Une espèce de chaîne de lettres qui, on l'espérait, allait faire boule de neige. Fuck, aujourd'hui, ce serait tellement plus facile, avec Facebook et Twitter, entre autres.

Non, vraiment, pourquoi pas se dire quelque chose dans le genre "ne gazons plus chez Shell, Esso ou Ultramar" (quitte à envahir leur page Facebook). Il n'y a peut-être pas eu d'article pour dénoncer le comportement de ces pétrolières, mais entre vous et moi, avons-nous vraiment besoin d'un média pour nous faire réaliser qu'on se fait royalement arnaquer par les pétrolières. C'est évident qu'on abuse des consommateurs. Ça, je trouve, c'est un énorme scandale. Un vrai. On est carrément à la merci des énormes multinationales dans ce cas-là précis.

C'est donc une idée que je lance, un peu naïvement, comme ça. Je pourrais être l'instigateur d'une page Facebook encourageant un boycott de Shell (ou une autre pétrolière). Véritables otages de la consommation d'essence, on est pris à la gorge par les pompes. Je me dis par contre qu'on pourrait faire mal (ne serait-ce qu'un peu) à un gros "méchant", si jamais on assistait à un mouvement semblable à celui vu avec Lassonde. Là, je serais encore plus fier de voir ça.

Il faudrait juste se concerter. Pis une vedette qui colporte le message. Quelqu'un de big, là.

Comme Dominic Champagne, le gars de toutes les causes, ces temps-ci. Mais il doit être trop occupé à préparer son rassemblement du 22 avril (qui sera grandiose, je l'espère).

Mais j'y pense, Normand L'amour, on le voit plus, lui. Je le verrais admirablement bien en porte-parole de la cause, avec son casse blanc, son franc parler légendaire, déclarant à tous avec une énergie débordante : "Je vous aime".

C'est une blague. Mais tout ce qui précède ce gag de porte-parole est sérieux.

Je rêve d'un autre mouvement comme celui de Oasis, mais qui vise encore plus juste.


4/09/2012

Audition et entrevue bientôt pour l'ENH

Ça fait quand même quelques années que ça me trotte dans la tête. Finalement, j'ai fait le "move", comme on dit.

La date limite était le 2 avril. J'ai envoyé mes textes et mon inscription... le 2 avril, en après-midi. Ainsi donc, jeudi prochain, si tout se passe bien, je devrais être dans les locaux de l'École nationale de l'humour, à Montréal, soit en train de pleurer dans un coin, de pisser dans mes jeans, de vomir ou de faire mon numéro, les fesses serrées et les mains moites, devant le jury. J'espère juste que ça va être la dernière option parmi les quatre énumérées précédemment.

J'ai un peu fait ça en catimini. J'en ai parlé à quelques personnes, mais j'en ai fait l'annonce officielle à mes parents, ma grand-mère, ma soeur, mon frère et sa blonde hier, pendant le dessert du souper de Pâques. La réaction a été très bonne dans l'ensemble. Je crois même qu'on a tapé un peu des mains pour m'encourager, ou est-ce moi qui étais trop emballé par le moment...

Je sais pertinemment qu'on doit être des centaines, à chaque année, à vouloir une place dans les murs de l'ENH. "Douze (12) candidats sont admis dans chacun des programmes, suite aux inscriptions et au processus d'audition ou d'entrevue propre à chacun des programmes", explique le site Internet. Je n'ai pas vraiment d'expérience (aucune professionnelle). Par contre, je crois avoir un potentiel certain, ou du moins un certain potentiel. Mais bon, c'est pas une raison de ne pas essayer. Plongeons, juste pour voir, le vivre et éviter d'avoir des regrets.

Mon numéro pour l'audition, comique il va sans dire, parle des camps des vacances. J'explique à quel point c'est un bon endroit, quand on est moniteur, pour rencontrer des filles et forniquer en masse. C'est pissant (je vous le jure, je ne suis pas biaisé du tout...).

Ça, c'est pour le volet humoriste. Sinon, j'ai aussi payé pour qu'on s'intéresse à moi en tant qu'auteur. J'estime avoir une bonne plume, mais est-elle assez comique pour que les gens de l'ENH disent : "oui, lui, il a de l'avenir"? Ou finalement, ça va plus être "ouach, il est poche à mort, comment a-t-il pu croire qu'il pourrait faire un bon scripteur". La réponse après mon entrevue pour le volet auteur, qui a lieu dans deux semaines celle-là.

Inutile de souligner que je suis très nerveux. Depuis une semaine, je vais vraiment plus souvent à la toilette (#1 et #2), je dors moins bien. Mais en même temps, mes journées sont vraiment plus excitantes. Il y a comme une énergie qui m'envahit. Je ne veux pas trop me faire d'attentes, mais on dirait que c'est plus fort que moi. Je pourrais être déçu, je le sais bien.

Évidemment, les ondes positives, ou tout ce qui est positif, sont acceptées, exigées même. Je prends aussi les moitiés de batterie, à condition que vous gardiez le bout avec le "-" dessus (relire pour comprendre le gag, au cas où).

Bon, je pense ben que je vais aller apprendre mon numéro, moi là.

Je vous tiens au courant, évidemment.


4/05/2012

C'est reparti (peut-être, probablement, sûrement. Sais pas trop finalement)

J'aimerais écrire plus souvent ici. Ça fait du bien.

J'ai été, ces derniers mois, passablement irrégulier depuis le temps que j'écris sur Internet. Les blogues commençaient à devenir plus populaires. À l'époque, je consultais les sites de quelques personnes, par intérêt personnel. J'estimais qu'elles avaient toutes des choses pertinentes à dire, qui valaient la peine d'être lues. Je savais qu'il se passait quelque chose. Les blogues se multipliaient et il y en a qui parvenaient à sortir leur épingle du jeu. Je rêvais de sortir du lot moi aussi, mais je me devais d'être assidu.

Sur ce site, mon premier billet remonte à 2007, quand même. Avant, je "sévissais" sur MSN Spaces, de Microsoft. J'ai voulu un moment donné retrouver  là quelques-uns de mes premiers textes, juste pour le plaisir. J'ai appris finalement que tout avait été fermé et que les contenus n'étaient plus accessibles. Too bad.

Au départ, c'était comme un espèce de journal intime, mais que tout le monde pouvait consulter. J'y parlais d'à peu près tout ce que je pouvais vivre. D'une petite chirurgie (Quasimodo) à de belles rencontres (Coup de foudre au Bet?) et des tentatives d'invitation infructueuses (Le bal. Deuxième partie ici.) J'ai même abordé la mort de ma grand-mère (Libération).

J'écrivais, donc. Pas mal en plus. C'était comme rendu un besoin, voire une dépendance. Je devais m'exprimer. Je m'installais derrière mon ordi, le soir, avant de me coucher, puis je réfléchissais. Je me couchais tard, des fois, souvent. Un moment donné, c'était devenu comme une obsession. Sans farce : je faisais l'épicerie, je voyais quelque chose en particulier, j'avais des flash et aussitôt, je les notais quelque part. Tout ça dans le but, évidemment, d'avoir plus de matière, d'attirer des lecteurs et d'un jour devenir "une star du Web". Bon, c'est peut-être un peu fort. Mais quand même, je ne le nierai pas, je me cherchais une sorte de public pour mes écrits. Et les Interwebs constituaient l'endroit de prédilection pour cela à mon avis.

Il faut croire que j'avais vu juste. Puis est arrivé Facebook, puis Twitter. Déjà, j'avais négligé mon espace personnel avant que ces outils n'arrivent. J'ai sauté assez rapidement dans le projet de Mark Zuckerberg, en 2007 en fait, très curieux d'en constater les possibilités. Bien vite, j'ai trouvé ça très cool, constatant qu'il s'agissait d'un autre endroit pour moi, petite personne narcissique recherchant public, de partager du contenu avec une certaine communauté, laquelle croissait rapidement au fil des mois suivants.

Maintenant, ça fait un sacré bail que je ne blogue plus régulièrement. J'ai délaissé l'espace quasi au complet. Après avoir changé d'adresse, parce que je trouvais le nom et le modèle de l'autre poche, j'ai pensé dernièrement changer pour Wordpress. Cette dernière plate-forme, à ce qu'on dit, s'avère plus efficace et offre plus d'options. Plusieurs sites professionnels sont d'ailleurs construits à partir de Wordpress. Peut-être, un jour. J'ai mon adresse (http://etienneff.wordpress.com/), mais je ne me sens pas assez compétent pour élaborer quelque chose qui a de l'allure. Je pourrais y mettre du temps, mais j'aime bien ça ici aussi.

Tout ça pour dire, finalement, que Facebook et Twitter, que j'utilise régulièrement (trop?), ont un peu pris la place du blogue. La semaine passée, j'ai assisté à une conférence du professeur en communication Luc Dupont. Il a déclaré que le blogue constitue encore selon lui le plus puissant, le plus efficace, des média sociaux. J'avais déjà entendu aussi Michelle Blanc, célèbre personnalité de l'Internet (certains la surnomment la gourou du Web au Québec), affirmer la même chose.

Donc, j'ai décidé de m'y remettre, espérant développer une certaine discipline et un contenu d'une certaine qualité tout de même. Je ne sais pas ce que ça va donner. Je risque de parler beaucoup de médias, de journalisme, mais aussi d'actualité. Sauf que je voudrais aussi livrer du contenu un peu plus personnel, des réflexions sur la vie (ben quoi, je peux en avoir moi aussi). Ce pourrait être drôle ou triste, touchant ou désopilant, pertinent ou complètement inutile. Je n'en sais pour l'instant pas grand chose. Je vais voir comment les choses vont aller.

Un gars s'essaye.


4/03/2012

J'ai pleuré

Je me sens plus sensible ces temps-ci. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je crois bien que ma récente rupture amoureuse y est pour quelque chose. Mais ça, je ne veux pas en parler ici.

Ce lundi, un nouvel épisode de la série française Bref m'a fait pleurer. Les autres vidéos étaient d'ordinaire comiques, parfois tendres. Il y a une simplicité dans ces clips qui a tout pour plaire. À de nombreuses occasions, je me reconnais dans le protagoniste à l'attitude un peu loser. Comme dans celle où le gars décide de monter un meuble Ikea seul.

Mais cette vidéo-ci, la dernière qui est sortie, m'a passablement surpris.


Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

En un peu plus de deux minutes, une vidéo sur Internet a réussi à m'arracher des larmes. Il n'en a pas fallu beaucoup. Constat : ma masculinité est en danger. Ben non, je blague, voyons.

C'est vrai, par contre, je ne pleure pas nécessairement souvent. Je suis de nature plutôt indifférent, voire renfermé, ou introverti tiens. Il m'en faut pas mal pour me faire réagir de cette façon, habituellement. Par contre, les films arrivent maintes fois à me donner le besoin de mouchoirs pour m'essuyer les yeux. Édouard aux mains d'argent ou Braveheart, par exemple, pour ne nommer que ceux-là. Parce qu'ils sont puissants. Ou même Retour au bercail, à la limite, car le contexte s'y prête bien. Pis parce que c'est dont cute voir des animaux revenir à la maison sains et saufs. Les émotions transpercent l'écran et arrivent droit au coeur.

Je pleure plus ces temps-ci, après des années de quiétude. Reste que c'est arrivé encore, dernièrement, quand ma soeur m'a montré un album de photos que je n'avais jamais vu. J'étais de passage à son appartement de Sherbrooke, pour prendre part à une audition pour un quiz télé (on a été pris, d'ailleurs. On enregistre dans deux semaines...). De retour de l'hôtel où avait eu lieu l'audition, Caro a eu la brillante idée d'ouvrir devant mes yeux un album photo que papa lui avait remis quand elle était ado ou à peu près. J'étais loin d'être né. De vieilles photos où on voit Caro toute petite, en train de regarder son père dormir. Ou cette autre photo jaunie où notre paternel porte de grosses lunettes et arbore une longue moustache, noire, qui tombe de chaque côté de ses lèvres.

Puis, Caro sort cette carte, toute simple, mise entre deux pages d'album. C'était un message de papa, écrit à l'époque.
"Caroline,
Voici quelques photos. Elles me sont très chères et représentent beaucoup de souvenirs pour moi. Qui sait, peut-être un jour te demanderais-je d'ouvrir cet album et de me les raconter pour me les faire revivre.
Papa"
C'est sorti tout seul. Je n'en pouvais plus. La boule dans la gorge, les yeux qui se remplissent. Ces images de complicité et ce message d'amour sincère m'ont chamboulé en assez peu de temps, mais bien suffisamment pour rendre mes yeux humides au point d'avoir besoin d'aller à la salle de bain chercher un Kleenex.

Et me faire réaliser que le monde est si beau. Même quand on pleure.