7/29/2020

Love you, Mark. Fuck you, Mark.


J'ai vraiment une relation amour-haine avec Mark Zuckerberg, fondateur et créateur de Facebook.

C'est en fait plus une relation admiration-détestation, je dirais. Ça fait des années que ça dure.

Zuckerberg, je l'admire. C'est tout un entrepreneur. Il a eu une idée et il l'a amenée super loin et maintenant, c'est l'un des gars les plus puissants du monde.

Avec son chiffre d'affaires et son influence sur le monde, Facebook fait partie de ce qu'on appelle souvent les GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple). Il existe d'ailleurs quelques variantes de l'acronyme, selon l'empire qu'on ajoute à la fin : GAFAN (Netflix) ou GAFAM (Microsoft), par exemple.

Je le reconnais, donc :  Mark Zuckerberg, petit génie, a conçu la plateforme numérique la plus utilisée et la plus intéressante sur la planète. Les jeunes la délaissent, mais il y a quand même des centaines de millions de personnes qui sont dessus chaque jour, plusieurs fois par jour. Je lève la main.

Le film The Social Network, de David Fincherm'a fasciné, la première fois que je l'ai vu. Bon, tout dedans n'est pas véridique (Zuckerberg l'a affirmé en tout cas), mais le long métrage raconte quand même bien la genèse de ce qu'est devenu Facebook et tout le travail que les gens qui l'ont créé, Mark en tête, ont mis dans son élaboration.

Maintenant, après les fleurs, le pot.

Toujours selon le film de Fincher, le gars est narcissique et un vrai p'tit morveux. Il aurait utilisé et volé les idées des autres pour propulser et améliorer la plateforme.

Je n'aime pas le gars pour ses opinions, son obsession à faire du profit et son attitude face aux médias et aux journalistes. On ne peut pas vraiment dire que Zuckerberg et Facebook sont synonymes de transparence.

Rappelons que Monsieur a créé une fondation en 2015, avec sa femme Priscilla Chan : la Chan Zuckerberg Foundation. Elle a été créée afin de faire "avancer le potentiel humain et promouvoir l'égalité dans des domaines comme la santé, l'éducation, la recherche scientifique et l'énergie".

Traitez-moi de rabat-joie, mais j'ai vraiment l'impression que c'est de la frime, ça, juste pour mieux paraître et dorer l'image de Zuckerberg. 

On se dit : oh, wow, comme c'est une bonne personne. Mais le tout, à mes yeux, est bien plus une campagne de relations publiques. Justement, sur Wikipédia, on peut lire certaines critiques, dont le fait que la fondation en question "n'est pas une organisation à but non lucratif" et qu'elle permet de "générer des profits, financer des campagnes politiques ou faire du lobbying".

Ce sacré Mark Zuckerberg a créé un truc qui a accaparé beaucoup (trop?) de mon temps ces dernières années. J'ai fait une pause du réseau il y a quelques jours. Ma pause a duré un bon 4 jours. C'en est ridicule.

Ça m'a fait du bien, c'est sûr. Mais c'est comme une drogue, cette patente-là, les notifications étant des shots d'attention qui t'encouragent à publier plus et à poster sur tout ce qui se passe dans ta vie. C'est dangereux, car les communications numériques ne remplaceront jamais les contacts humains, plus complexes mais plus véritables et profonds.

7/07/2020

Ancrage et solidarité


Oh mon Dieu... c'est fou! Quand on dit que le temps passe vite... je pensais que j'avais publié un texte il y a deux semaines ici! Mais non, c'est il y a presqu'un mois! Anyways, c'est pas pantoute là-dessus que je veux écrire. Alors passons.

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Depuis que j'ai déménagé, je me sens vraiment ancré. Groundé.

Ancré dans Québec, ville adorée. Ancré dans Limoilou, quartier que je connaissais quand même un peu. Le Vieux-Limoilou, si dynamique et charmant. Ancré dans une communauté engagée et solidaire.

Avant et depuis

Avant j'étais dans Lebourgneuf, banlieue située à l'arrière des Galeries de la Capitale (tsé, les manèges dans le centre d'achat).

Sauf que dans Lebourgneuf, je trouve qu'il n'y a pas de vie de communauté. Pratiquement pas de bon voisinage. Assez peu d'arbres, qui sont bien jeunes, donc tout petits. Avant, c'était un champ, il y a quelques années à peine, m'a-t-on expliqué. Mais les tours et les immeubles ont poussé depuis, à vitesse grand V.

J'y ai donc habité un condo bien acceptable de décembre 2016 à juin 2020. Sauf que depuis des mois, il y avait quelque chose qui ne marchait pas vraiment. Je travaillais sur notre projet de Valoristes Québec et j'étais dans mon condo de Lebourgneuf, à 20 minutes du centre-ville, loin de ceux et celles pour qui je me démenais.

C'était... incohérent (je pense que c'est le bon mot, oui).

Et depuis que je suis dans Limoilou, pas mal toute fitte.

Je sors dans les rues, je parle à des valoristes. Je salue des gens que je connais. Je peux consommer dans des commerces locaux et des boutiques spécialisées plutôt que les grandes chaînes. Même mon épicerie, un IGA, a un petit cachet communautaire. Il y a un peu de moins choix et y a pas tout ce qu'on veut. Mais s'il faut autre chose, cette autre chose-là, elle est fort probablement à deux ou trois rues (pharmacie, boulangerie, fromagerie, boucherie, poissonnerie, saucisserie, sushi... alouette!)

Bon voisinage

Depuis que je suis dans Limoilou, je trouve ça génial. Quand tu habites dans le Vieux-Limoilou, tu peux encourager plusieurs commerces  (pas de grandes chaînes! Et c'est tant mieux :)) en un seul avant-midi, tout ça en marchant!

C'est pas dans Lebourgneuf qu'on peut faire ça, croyez-moi. Moi et mon ex, on devait sûrement être parmi les rares à aller, des fois, magasiner aux Galeries de la Capitale à pied, en partant du condo. Là-bas, tout est pas mal pensé et conçu pour l'auto. Si tu veux y aller à pied, tu traverses des stationnements en asphalte.

Et question voisinage, ce n'est pas terrible, disons. Simple anecdote : quand j'ai terminé mon mandat comme président du conseil d'administration du syndicat de copropriété, j'ai envoyé un message de démission aux propriétaires. J'ai reçu, si je me souviens bien, 3 ou 4 messages de retour. Dont un de M. Dufour, que j'appréciais bien car il travaillait pour l'entretien du terrain (c'était pas mal le seul, en fait!). Et lui, il a répondu. Il a écrit (je cite de mémoire) : "vous êtes une bonne personne". J'ai trouvé ça gentil de sa part. Au moins, lui, il a cette petite fibre communautaire.

Les trois autres messages envoyés à l'adresse du syndicat étaient aussi des remerciements, essentiellement. Sauf qu'on était 15 à vivre dans l'immeuble! Faites le calcul : une bonne dizaine de proprio qui n'ont juste pas répondu pour remercier leur président et pour reconnaître le travail effectué pour la "communauté". Ce n'était pas 10 heures par semaine de bénévolat, mais quand même. On parle de quelques heures par mois, sans rien avoir en retour. Juste parce que on veut donner un peu et s'impliquer... Le trésorier était bien déçu de me voir quitter l'immeuble.

Je dois dire par contre que cela m'a permis d'acquérir un paquet de compétences. J'ai appris des choses sur les procès verbaux, les assurances, les entreprises de déneigement qui font la piasse, les relations entre les autres blocs (pas toujours évidentes), les relations entre les copropriétaires (pas toujours évidentes non plus), etc.

Des défis variés et des tâches que j'ai réalisées et qui me servent bien aujourd'hui, dans mon travail, pas encore rémunéré... mais qui devrait l'être bientôt, je l'espère.

Attention : je ne veux pas dire que mes anciens voisins sont des insensibles. Ils avaient sûrement de bonnes raisons de ne pas me remercier (quoique, ça prend quelques minutes pour reconnaître les efforts) : pas eu le temps, trop occupé, pas vu le message, oublié...

Et ce n'est pas une attaque contre la banlieue, je tiens à le spécifier. C'est juste un constat que je fais. Ici, dans Limoilou, avec le bon voisinage, je suis pas mal convaincu que les personnes qui gèrent les copropriétés sont plus reconnues. Tout simplement parce que les voisins se connaissent plus, sont moins nombreux à être coproprio et s'apprécient davantage. Alors ils ont le réflexe de dire aux gens qui les aident : heille, merci, bon travail!

Bref, tout ça pour dire que j'adore où je suis. Je compte y rester longtemps. À côtoyer cette faune solidaire et davantage communautaire. Ça me branche au boutte!

Et l'ancrage se poursuit...


P.S. : le titre de ce billet est un petit clin d'oeil à la série Les Invincibles (premiers épisodes), mais en beaucoup moins mâle. Les gens qui l'ont vue comprendront peut-être... elle est en ligne sur ICI Tou.tv d'ailleurs. Gratuitement.