8/07/2012

Des pancartes, encore en 2012?

Elles sont faites en coroplast et pullulent pendant les jours de campagne. Je ne les aime pas. Elles ne servent à rien, on dirait. Je parle bien évidemment des pancartes électorales.

Ça fait déjà quelques années que je me le dis dans ma petite tête. Mais là, cette année, à l'ère des médias sociaux et avec toute l'effervescence entourant le prochain scrutin (à moins que je me trompe là-dessus), on dirait que je trouve ça encore plus ridicule.

Je ne comprends pas trop pour quelles raisons les militants et les élus accordent du temps à faire faire des pancartes et à les installer sur des poteaux un peu partout. Heille, j'ai vu des gens consacrer leur samedi soir à en poser!

Vous avez vu ce petit vidéo du gars frustré et qui n'arrête pas de dire "Guy Leclair"?



Il y a de l'abus, clairement. Tout ça coûte des sous. De l'argent qui, il me semble, pourrait aller ailleurs. Comme à la promotion du contenu plutôt que des visages et des slogans.

J'ai fait le commentaire sur Twitter. Laid, polluant et pas très utile, que je disais. Un membre du PQ m'a répondu qu'elles sont recyclées, en majeure partie. C'est vrai. Je voulais d'ailleurs écrire un article là-dessus l'an passé pour le journal pour lequel je travaillais. Des écoles s'en servent pour le bricolage et les chasseurs, pour s'isoler du froid, parait-il. Finalement, il n'a jamais été publié. Bref... Le monsieur du PQ a ajouté qu'il en avait discuté à l'interne, mais qu'il paraît que ça vise une tranche de la population et que c'est efficace. Les plus vieux, sûrement.

Parce qu'on s'entend, c'est rarement beau tout ça. À part peut-être celles de Québec Solidaire, à mon avis les plus réussies esthétiquement parlant. En tout cas, moi, les pancartes, ça me rejoint pas ben ben.

N'empêche, les affiches exigent des ressources, tant humaines que matérielles. La pollution visuelle, ça existe. Pire, les pancartes engendrent du vandalisme, comme on peut le constater dans cet article du média hyperlocal ruemasson.com. Et là tout le monde accuse tout le monde de ne pas respecter le matériel de l'autre. Bla, bla, bla...

Et on évacue la profondeur dans les contenus, encore une fois. L'essentiel, le débat d'idées, est écarté.

Sans oublier que si les personnes ne connaissent pas leurs candidats, ni les chefs de partis, ni les partis eux-mêmes, j'imagine que c'est parce que les élections, aussi excitantes et importantes soient-elles, ne les intéressent pas trop trop. C'est dommage, oui, mais on ne peut pas les forcer. Alors ces personnes n'iront pas voter, probablement. C'est plate, mais c'est ça.

"Qui sont les candidats chez nous?" C'est pas l'affaire la plus compliquée à demander à des amis ou des voisins. Il y a Internet, aussi, en passant. Aujourd'hui, pas d'excuse pour dire "ben, je savais pas qui était qui...". Déjà que les candidats de la CAQ vont avoir "équipe François Legault" d'écrit à côté, si je me trompe pas. Tsé, pour être sûr que les gens comprennent bien qu'Option Nationale, ben c'est pas Legault. Pis que si tu veux voter pour le petit monsieur aux cheveux slick qui souhaite du changement, pis qui a réussi à recruter dans son équipe l'enquêteur qui parle tout le temps de corruption, il s'appelle Legault, pas Aussant. Non mais des erreurs d'inattention, ça arrive, tsé...

Pourtant, c'est pas si mêlant que ça, je trouve. Remarquez, j'en demande peut-être trop aux électeurs. Je sais pas.

Juste de même, commentaire comme ça : si le nombre de pancartes influence la décision d'un électeur, je trouve ça sincèrement pas mal bizarre. Et plutôt superficiel.

Donc, je pense qu'on peut sérieusement se le demander : pourquoi des pancartes électorales en 2012? Je serais prêt à les interdire aux prochaines élections. Ou à en limiter grandement le nombre. Genre tous les candidats dans les mêmes coins et pas plus. Comme ça, tout le monde a la même visibilité.

On est rendus là, je pense. Faut évoluer, des fois.

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