5/04/2012

Pour l'entrevue, qui a pas marché non plus

Je vous avais dit que je reviendrais quelque peu sur mon expérience d'entrevue à l'École nationale de l'humour, dans l'objectif espéré d'être admis comme étudiant pour le volet écriture. Voici ce que j'en retiens.

Évidemment, l'entrevue est à des lieux de l'audition : moins de préparation, beaucoup moins de stress, mais on demandait du contenu au préalable. À l'inscription, il fallait en effet inclure dans notre dossier deux textes, un monologue pour la scène et un texte de sketch pour la scène, la télé ou la radio et incluant des  personnages. Pour les détails, tout est sur le site de l'École (bon, je sais, je pourrais créer un lien qui mène directement à l'adresse Internet, mais j'apprécie énormément l'effort, peu importe la forme qu'il prend. Alors prenez le temps de Googler ça, gang de paresseux!)

Alors je pénètre l'édifice avec quelques minutes d'avance, comme pour mon audition. Je ne me rappelle plus l'étage, alors je prends l’ascenseur et appuie le bouton d'un numéro qui, je pense, mène au bon plancher. Mais finalement, c'était pas le bon. J'ai envie, alors je cherche une toilette, mais bizarrement, les portes qui affichent des p'tits monsieurs et des p'tites madames présentent des poignées de porte avec clavier : je crois donc que l'ouverture de la porte nécessite un code. Ce clavier m'intimide et me fait un peu peur, alors je fuis l'étage...  Oui, on a des réactions inexplicables, des fois...

Ah pis de la marde, j'irai pisser à l'étage de l'École. Sauf qu'il faut bien le trouver. Je descends les escaliers jusqu'au premier. L'agent à l'accueil se souvient de m'avoir vu tantôt et a le bon réflexe de me demander ce que je cherche.

Je n'ai pas été chanceux de trouver le bon étage du premier coup. Pourtant, j'aurais pu songer justement à cette très chère chance qui, encore aujourd'hui, à chaque semaine, envahit sans que je le comprenne le coeur de milliers d'aînés pendant La Poule à TVA. Oui, tout ce préambule pour ceci : l'ENH est au septième étage (chance, septième étage : concept!) du 2120, rue Sherbrooke Est.

Ah, tiens, un des juges est le même que la semaine passée pour l'audition. Au moins, il se souvient de moi... ce qui ne veut absolument pas dire que j'étais bon, par contre. Il a peut-être juste une bonne mémoire des visages, tsé. Peu importe, il (son nom : Luc Boily) est accompagné de Pierre Prince, un peu plus connu, et qui a eu son one-man show il y a quelques années, en 2004 selon ce site. Justement, quand ils m'ont appelé dans le corridor, je regardais son affiche de spectacle. D'ailleurs, si quelqu'un trouve son numéro sur l'eau, au cours duquel il a parfois une paille dans la bouche, faîtes-moi signe. J'aimerais revoir ça, j'avais aimé.

Qui dit entrevue dit questions, évidemment. Et oui, il y en a eu quelques-unes. Et des réponses aussi, certaines parfois hors sujet ou presque. "Pour qui t'aimerais écrire?" J'aurais dû y penser avant, c'est comme assez normal qu'on demande ça, mais j'ai d'abord dit "bonne question", puis réfléchit quelques secondes, avant de lancer plein de noms : Nantel (que j'avais mentionné la semaine précédente), Paquin, et d'autres gros noms (Houde, Matte). "Mais pas Dominic et Martin ou François Morency, ça me rejoint moins...", ai-je ajouté, sans trop élaborer.

Vient ensuite une question sur le sketch que j'ai écrit, lequel a été rédigé en une journée (sinon une moitié) et sans grande conviction, je dois dire. Il y est question d'un quiproquo entre amis qu'on doit avoir vu des milliers de fois dans le milieu, ou sinon, si personne n'y a pensé, ben c'est quand même quelque chose d'assez ordinaire je trouve. Je n'étais pas trop fier, je l'admets, mais il fallait bien que j'envoie un texte de sketch... J'explique donc aux deux intéressés devant moi que je trouvais ça un peu comique qu'un gars pense que son ami parle de sa blonde alors qu'il est plutôt question de sa mère (après réflexion, je juge le flash tout à fait banal et pas du tout matière à sketch).

Et mon monologue? C'était mon texte pour l'audition. Il traite des camps de vacances, une belle époque que j'ai vécu juste après mon adolescence et qui m'a rapidement fait découvrir tous les charmes de la gente féminine.

La discussion bifurque alors sur le fait que j'ai été refusé pour le volet humoriste. C'est là que Boily me dit que j'étais "pas prêt". Je le confronte un peu, amicalement bien sûr : "ah ouin. Pourquoi tu dis ça?". Et il me sort une image implacable et facilement compréhensible : le joueur de hockey. Jeune, le gars (ou la fille), pendant le recrutement, démontre qu'il (elle) a de bonnes mains et qu'il (elle) sait manier le disque de façon appréciable. Mais il faut qu'il (elle) développe d'autres habiletés, comme son coup de patin et sa robustesse. Il (elle) doit donc travailler fort pour améliorer certaines autres facettes de son jeu, comme tout bon joueur (joueuse. Ok, c'est ici que je m'arrête avec elle. Je crois avec ça avoir fait ma part pour le féminisme au Québec...). Des nouvelles d'ici lundi max (30 avril), salut!

Des dizaines d'heures plus tard, dans ma boîte de réception, la réponse : non (le titre le disait déjà et je l'avais déjà mentionné précédemment, mais bon, pour ceux qui viennent de se joindre à nous, comme on dit aux nouvelles en continu...)

À mon retour, mon père me demande si ça s'est bien passé. J'avais une tête de "bof, pas trop mal", mais j'ai dit quelque chose comme "quand même". Mais rien de plus positif. C'est tout dire. Je lui parle de la comparaison avec le hockey que Boily a fait, ce qui l'amène à pousser l'analogie plus loin. Pour être bon, faut que se pratiquer. Alors si tu veux être pris comme auteur, faut que t'écrives, pis que t'écrives, pis que t'écrives et que t'écrives encore...

Bout de viarge, c'est donc vrai. Ce blogue risque donc de renfermer, au cours des prochains mois et si tout se passe bien (quoi, je pourrais mourir, on le sait pas), quelques anecdotes comiques ou des gags qui me passent par la tête, et majoritairement de bon goût j'espère. J'ai déjà quelques idées, mais il faut que je les travaille et les rende un peu plus marrantes.

Alors voilà pour mon entrevue. Si vous lisez ceci, c'est que vous vous êtes rendu jusqu'aux derniers mots de ce billet. Bravo, d'abord, et je vous remercie de m'avoir accordé tant d'attention. Non vraiment, c'est trop.

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