7/01/2007

Devenir quelqu'un

Plusieurs fois, je me vante d'avoir déjà passé à la télévision. Ça paraît bien. "Moi, je suis passé à Radio-Canada, TQS et TVA! Oui, monsieur!" Je dis ça à la blague, bien sûr.

Une fois, je suis apparu sur les ondes de TVA Chem parce que j'étais présent à une conférence qu'André Boisclair, ancien chef du PQ, donnait à l'Université de Trois-Rivières. J'étais de côté, le dos bien écrasé dans ma chaise. Ça a duré ... deux secondes. Bon, c'est vrai. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus winner. Mais quand même. Des gens ont vu ma bette. Youppi!

Une autre fois, c'était quand Réjean Léveillé, reporter à TQS, était venu faire un tour au Centre Plein Air L'Étincelle, un camp de vacances à Saint-Alphonse. C'était il y a deux ans. À l'époque, j'étais moniteur là-bas.


Mais ma plus importante présence sur les ondes télévisuelles québécoises a été sans aucun doute ma participation à Wizz, plutôt mauvais quiz télévisé animé par Sébastien Benoît, sur les ondes de Radio-Canada. Il est bien probable que ça ne vous dise rien. Disons que ça a été un bon flop, côté jeux à la télévision. C'était dans le cadre du concours Wizz Écoles. Des élèves de différentes écoles du Québec s'affrontaient dans le but d'amasser de l'argent pour leur école respective. Mon école secondaire, l'Académie Antoine-Manseau, avait été choisie. Il fallait ensuite déterminer qui allait représenter l'école à la télé. Ils ont procédé à un questionnaire. Des questions à choix multiples.

Assez certain de ne pas l'emporter, j'avais quand même décidé de participer. Et puis le lendemain, en début de journée, ils ont annoncé les gagnants. Et on a lu mon nom! J'étais le représentant des secondaire cinq pour l'Académie.

Alors quelques semaines plus tard, j'étais là, dans le studio de la société Radio-Canada, aux côtés de Sébastien Benoît. Nerveux, oui, un peu. Je faisais partie de l'équipe de Génie en herbe dans le temps, j'avais l'habitude de ce genre de stress. Un animateur qui pose des questions et, pas très loin, moi, la main prête à appuyer sur le buzzer.

Sauf que je me suis fait battre, contre une fille de l'école de Dégelis. Et j'étais déçu. Frustré.

Le pire, c'est que je menais la partie, merde. Et puis les autres questions ont suivi. Sébastien posait la question, il y a avait un silence, mon adversaire n'osait pas appuyer. Alors je pesais et je tentais une réponse. Bien souvent, ce n'était pas la bonne réponse. Elle avait un droit de réplique. C'est comme ça qu'elle m'a fait la peau. Elle a remporté tout plein de prix : caméra numérique, lecteur DVD portatif, grosse radio sport avec lecteur CD.

De mon côté, je suis reparti avec un seul cadeau : le synthétiseur. LE prix que je ne voulais pas avoir!

J'ai une cassette de ça. Je l'ai emmené au camp il y a quelques semaines. On était quatre dans le salon à l'écouter une fin de soirée, autour de minuit. Ma copine trouvait ça bien drôle. C'est vrai que ce n'est pas tellement à mon avantage. Non pas que je ne parais pas bien à l'écran. Sauf que dans le temps, j'étais plus timide. Plus pogné, je dirais. Pas très à l'aise, mettons. Et surtout, je n'avais pas tout à fait mué. Ma voix était toute éraillée et fluctuante. C'était laid, bien honnêtement.

Ça, c'était il y a à peine cinq ans. Je n'avais pas revu le contenu de la vidéo depuis. Ça m'a frappé. J'ai vraiment changé, en cinq ans. Je suis plus épanoui, un peu plus confiant et je m'affirme beaucoup plus qu'avant. Je suis plus éclaté, plus joyeux, moins amorphe et moins fatigué.

Ce qui m'a cassé, c'est la vie de camp de vacances. Avec des moniteurs, avec des jeunes. Le fait d'être en contact avec des gens sans arrêt. Ça m'a permis de me sortir du moule qui ne m'allait pas. Ou du moins de m'en trouver un autre qui me plaisait plus.

Merci papa. Merci de m'avoir suggéré, il y a plus de trois ans, le travail de moniteur dans un camp de vacances. Grâce à toi, j'ai l'impression d'être devenu quelqu'un.

1 commentaire:

Simon a dit...

O mon dieu ! J'aimerais ça la revoir cette fameuse cassette... Effectivement, tu as beaucoup évolué ces 5 dernières années.