6/06/2008

Les espions

J'adore la nature humaine.

Les humains peuvent faire tout plein de choses fascinantes. Quand on s'y arrête un peu, on se rend compte que c'est fou comme on est complexes dans nos relations sur cette belle petite planète. Et parfois, c'est vraiment bien de s'attarder à ces bêtes parlantes et gesticulantes qui nous entourent.

En plein repas, au restaurant, c'est le meilleur moment d'en apprendre plus sur les autres, ou de se poser des questions, tout simplement. L'an passé, alors que je soupais avec Beauté, elle a porté attention à nos voisins de table. En l'instant d'une bouchée de pâtes, elle savait que les deux gars étaient homosexuels, que c'était une première rencontre pour eux, et que l'un était plus éclaté que l'autre.

J'avais été surpris par cette curiosité, mais surtout, il faut le dire, par ce manque d'intérêt à mon endroit... Parce qu'au lieu de me parler, elle écoutait ce que les autres à côté se disait. Je l'ai pris dur, d'abord. Puis je me suis vite rendu compte que c'est cool en tas de s'intéresser aux autres, alors qu'ils n'ont aucune idée qu'ils se font examiner à l'instar de bactéries sous un microscope.

Cette semaine, ce fut mon tour de jouer à ce cher ami Sherlock, loin d'être l'oncle de Katie, la douce de Tom Cruise. Dans un Tim Hortons, en train de bouffer un pita au poulet, j'ai tendu l'oreille. Seul, c'est pas mal la seule chose à faire, après avoir lu dix fois les ingrédients de son jus d'orange, c'est-à-dire : jus d'orange). Puisque j'en étais à mes premières expériences d'inspection, ce fut pour moi bien difficile d'arriver à des résultats aussi impressionnants que ceux de ma blonde.

J'ai rien entendu. Simplement parce que mes deux voisins, probablement un couple, ne se sont rien dit derrière leurs sandwiches respectifs. Rien du tout. Monsieur était occupé sur ce qui semblait être un Blackberry, Dame regardait dans les airs ou sur le plancher.

Alors plutôt que d'observer, j'ai réfléchi. Qu'est-ce qui avait mené à tel mutisme? Il devait bien être arrivé quelque chose. Il n'est pas très normal de voir deux personnes s'asseoir à une même table et ne rien se dire pendant près de vingt minutes. Une chicane, un accrochage, une engueulade, un malentendu, un agacement : qu'est-ce que c'était au juste?

Je n'en sais trop rien, à vrai dire. Mais ça demeure assez intriguant. Ils étaient là, l'un devant l'autre. Ils auraient pu se parler un peu, au moins. S'expliquer, donner leurs points de vue sur ce qui n'allait pas selon eux.

La communication, dans la plupart des conflits, sinon tous, est la clé. On entend ça trop souvent, mais c'est vrai.

Il est vrai, par contre, que c'est assez difficile de s'adresser à l'autre en pleine face. Parce qu'on ne veut pas que ça empire, que ça s'aggrave, ou parce qu'on a peur. Pourtant, c'est bien souvent en se livrant qu'on règle les problèmes, ou du moins, qu'on arrive à mieux les cerner. Par la parole, par écrit, sur un papier ou même par courriel, bien souvent, on arrive à surmonter les obstacles.

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