2/26/2009

Chouchou et têteux

C'est un fait : je suis un grand charmeur.

Dès mon plus jeune âge, j'ai toujours su comment me distinguer des autres dans la classe. Mes profs, au primaire comme au secondaire, m'adoraient. Toujours à mes affaires, silencieux, tranquille. J'étais, bien souvent, un de leurs préférés, sinon le préféré. Le chouchou. Tout pour recevoir des petits billets roses ou jaunes de mes enseignants, signe que j'avais bien agi ou que j'avais eu une bonne note à mon dernier test.

Encore aujourd'hui, je crois avoir ce petit quelque chose qui fait en sorte que les profs me remarquent. C'est dans ma nature, faut croire. Par ma curiosité, les questions que je pose et l'intérêt à l'égard de ce qu'ils racontent, je parviens à capter leur attention. Et ils me retiennent, dans le bon sens du mot.

Je les tête, mais ça me rapporte. Je les croise dans le corridor; ils me saluent. On a même suggéré mon nom pour que je sois assistant de recherche. S'il en est ainsi, je me dis que c'est parce que j'ai, d'une certaine façon, fait mes preuves et montrer le sérieux que je pouvais mettre dans mes études. Je pense qu'il n'y a rien de mieux, pour un prof, qu'un étudiant qui semble captivé. L'inverse est aussi vrai : un prof captivé par sa matière risque d'intéresser davantage les étudiants.

Mais moi, on dirait que je m'attache à eux, peu importe leur style ou leur manière d'enseigner. Et je suis pas mal convaincu que n'importe quel prof aimerait m'avoir dans ses cours. Une d'entre elles m'a déjà dit que si elle pouvait en avoir d'autres comme moi dans ses cours, elle aimerait bien. Je paraphrase, mais le sens est là. D'ailleurs, cette même prof m'a déjà sollicité pour faire de la recherche en journalisme. "En raison de la qualité de votre travail", a-t-elle écrit.

Je suis peut-être fendant et prétentieux, mais je ne suis pas un menteur.

Cela dit, certains profs sont plus difficiles à hameçonner que d'autres. Hier, c'est en rappelant à mon prof qu'il avait déjà raconté l'anecdote qu'il s'apprêtait à relater que j'ai sorti du lot. "Euh, monsieur, juste vous dire que vous l'avez déjà racontée, celle-là." Personne d'autre dans la classe n'avait osé l'aviser. Pourtant, on voyait bien tous qu'il s'en allait raconter la même affaire qu'il avait conté il y a quelques semaines.

Il m'a remercié de l'avoir averti. Je venais quand même de lui éviter un radotage, et, par conséquent, une perte de temps et de salive.

J'ai toujours aimé ceux qui m'ont enseigné. Ou même, à la limite, ceux qui m'ont guidé. Plus jeune, quand j'allais dans des camps de vacances, je me liais parfois plus d'amitié avec mon moniteur qu'avec les autres garçons et filles de mon âge. Sans trop les déranger, je l'espère, c'est comme si je voulais devenir leur ami.

C'est vrai que ces "transmetteurs" font preuve d'une belle générosité, quand on y pense. Ils partagent ce qu'ils savent, nous amènent plus loin, nous proposent des réflexions.

Et pour tout ça, merci à vous.

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Ah...Étienne! Fais bien attention de distinguer un prof qui reconnait le mérite, c'est-à-dire les profs de l'Université (ça je n'en doute pas)de ceux qui ont pitié du ti-gars un peu gêné qui se fait pas beaucoup d'amis (ceci-dit ce n'est plus ton cas...)et qui colle les moniteurs parce que c'est plus facile que d'oser aller voir les autres jeunes!
ah, ah! Mais bon, le terme charmeur...je ne suis pas trop d'accord parce que si tu charmes tes profs...je serai pas super contente ni de taille face à des cerveaux de doctorats! mais bon ta fausse prétention, moi, ça me charme!

Anonyme a dit...

TËTEEUUUUXXXX!

Mistral a dit...

T'es pas sorti de l'auberge si tu te mets à rappeler à tes profs devant tout le monde qu'ils radotent. Attends de voir tes notes.

Non, écoute, prends-le d'un pro, anyway c'est gratis: next time, tu prends un air ravi qu'il la raconte encore, tu lèves le doigt, tu anticipes pour lui prouver que t'as bien suivi la fois d'avant et tu lui demandes d'élaborer sur tel ou tel aspect.

Là, t'auras compris de quoi les hommes sont faits, et le rose que tu lui veraas venir aux joues ne sera qu'un avant-goût du putain de bulletin cosmique qui t'attendra à la sortie :-)