12/09/2009

À défaut d'être dans le journal (2)

J'ai couvert ce dimanche, pour L'Exemplaire de cette semaine, un lancement d'album électro-ambiant d'un étudiant de l'Université Laval, David Girard. Mais comme ce fut le cas pour mon texte sur les exoplanètes, on a décidé de le "mettre en brève". Le voici dans son intégralité :


Rencontre entre acoustique et électronique

Étienne Ferron-Forget
etienne.ferron-forget.1@ulaval.ca

Québec – David Girard mélange musiques électronique et acoustique dans son troisième opus, George dans le puits, dont le lancement a eu lieu au café Babylone dimanche dernier.

Ancien claviériste du groupe expérimental Inorchestral, David Girard intègre la guitare, la flûte et l’harmonica à la musique électronique de son disque, disponible sur Internet depuis septembre. «Quand j’ai fait cet album-là, c’était beaucoup de l’exploration», a expliqué David Girard. J’essaie des choses avec des sons et quand je trouve ça intéressant, j’enregistre.»

M. Girard estime par ailleurs que la musique acoustique enrichit le son. «J’aime beaucoup les sons électroniques, mais juste de l’électronique, parfois ça peut être un peu froid comme musique, ça manque un peu de chaleur. Avec l’acoustique, on dirait que c’est plus proche de nous, ça nous ramène des souvenirs», a observé l’homme de 30 ans, étudiant à la maîtrise en histoire à l’Université Laval. «La guitare, le piano, ce sont des sons qui évoquent plus de choses», a-t-il poursuivi.

Le disque, dont le thème principal est la mort de l’enfance, s’inspire d’une anecdote toute simple. Plus jeune, le frère de Girard a jeté la peluche de sa sœur, un singe nommé George, dans le puits artésien familial. En 2000, sa mère a vu un toutou qui ressemblait étrangement au George de sa fille. De là est né George dans le puits.

«C’est un tout, c’est très introspectif», a affirmé Alain Jetté, colocataire et ami de Girard, au sujet de l’album. M. Jetté agit essentiellement à tire de promoteur pour l’artiste, avec des créations visuelles notamment. Il a comparé l’œuvre à ce que le groupe Radiohead a offert ces dernières années. «C’est graduel. Il y a beaucoup d’émotions qui passent, c’est un “build-up” au niveau de l’intensité», a-t-il ajouté. Impressionné par les créations de Girard, M. Jetté a dû insister pour que Girard sorte le disque, ce dernier trouvant le contenu de l’album peu commercialisable. «La vente et la promotion, ce n’est pas nécessairement évident», a reconnu M. Girard, qui ne se produit pas en spectacle, jugeant que le style musical «se prête mal à la scène».

Présent lors du lancement, Pierre-Luc Lévesque, un autre ami, a mentionné qu’il s’agissait de «l’album le plus intime» de Girard, «l’album sur lequel il se dévoile le plus». Une des pièces sur le disque est reliée au suicide du cousin du créateur, duquel il était très proche. M. Lévesque a admis que le disque s’avérait plus sombre que les œuvres précédentes de Girard. «Les autres albums sont un peu plus rythmiques, un peu plus légers», a-t-il confié. M. Lévesque a remarqué que la musique de Girard «prend sa place sans s’imposer». «On peut l’écouter seul dans une pièce, mais ça accompagne bien sans trop étouffer les gens qui l’écoutent.»

Fruit de neuf ans de travail, George dans le puits a finalement été produit en 100 exemplaires seulement plutôt que 300 tel que prévu initialement. «On s’est dit qu’on allait faire un peu comme un tirage d’auteur, avec des copies numérotées, a expliqué Alain Jetté. On veut rendre au cd son titre d’objet, que ce ne soit pas juste quelque chose de consommation qu’on achète.» Les deux hommes n’excluent toutefois pas l’idée de produire d’autres copies avec du contenu spécial. «On l’a fait avec nos tripes. Même si c’est à petite échelle, au moins on est impliqués et c’est personnel», a conclu M. Jetté.

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