5/18/2010

Le conflit des dommages

L'équipe de Rue Frontenac, le site des lock-outés du Journal de Montréal, a signalé ce midi qu'elle a été plagiée. Une de leurs nouvelles au sujet d'un gain de cause contre le fisc s'est retrouvée presque de façon intégrale sur le site Internet du canal Argent, une chaîne spécialisée de Québécor traitant d'actualité économique.

Le groupe Facebook des lock-outés a publié l'affaire. Ont suivi des commentaires leur recommandant de poursuivre pour plagiat... Curieusement, à peine quelques heures plus tard, le lien Internet vers la nouvelle d'Argent ne fonctionnait plus. Finalement, TVA a avoué qu'il y avait une ressemblance entre les deux textes et a congédié le journaliste concerné. Détails sur l'excellent site RueFrontenac.


Le conflit a débuté en janvier de l'an dernier. Ça va bientôt faire 500 jours que ça dure, sans progresser. Au dernier gala Artis, les lock-outés ont défié une mise en demeure de Québécor et ont manifesté aux côtés du tapis rouge. Ils ont d'ailleurs été bien peu nombreux à le souligner dans les autres médias... (évidemment, aucune mention chez TVA).

La semaine dernière, peut-être pour faire bouger un peu les choses, Gil Courtemanche, chroniqueur au Devoir, n'y est pas allé de main morte (l'article est verrouillé). À propos du JdeM, "mal écrit, plus que jamais, il se complaît dans l'information démagogique, dans les publireportages vaguement déguisés sur les produits dérivés de l'écurie TVA", écrit l'auteur de Un dimanche à la piscine à Kigali .

"Malgré la scandaleuse médiocrité du quotidien, ajoute Courtemanche, ses lecteurs lui demeurent fidèles, les annonceurs continuent d'annoncer. Cela indique tristement qu'une très grande partie de la population ne se soucie absolument pas de la qualité de l'information qu'elle consomme, mais qu'elle la consomme un peu comme on se nourrit de fast-food ou comme on recherche un divertissement léger."

La présidente et éditrice du JdeM, Lyne Robitaille, lui a répondu. Rappelant qu'il y a plus de 2 M de Québécois qui lisent le quotidien, elle lui réplique : "On a beau se penser supérieur aux autres, il y a quand même une limite au mépris."

C'est comme ça depuis des mois et des mois. Québécor et les employés en lock-out du Journal de Montréal ne s'entendent pas sur une foule d'éléments. Malgré un certain soutien de la part de la population (15 000 citoyens ont signé une pétition) , c'est quand même déplorable que les deux parties n'arrivent pas à se parler et à négocier. Un moment donné, il va bien falloir que ça cesse.

C'est sûr que j'ai tendance à être du côté des lock-outés. Mais à voir les choses aller, sérieusement, je n'ai pas vraiment d'autre choix. Des gens de la direction de Québécor ne manifestent pas beaucoup de reconnaissance à l'endroit du travail de journaliste. Et c'est bien dommage.

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