12/02/2007

Jour J

J'avais tout visualisé dans ma tête. C'était en moi depuis des centaines de milliers de minutes et ça m'habitait, littéralement. J'avais tout prévu. J'avais trop hâte. Je ne comptais plus les dodos, il n'en restait plus qu'un. J'avais appelé ça le jour J.

J pour Judy.
J pour Je t'aime.

C'était planifié depuis des lunes. J'allais enfiler de belles jeans fraîchement lavées, mon chandail préféré (le sien aussi), par-dessus, une belle veste dont elle a déjà dit qu'elle avait "de la gueule". Menton, joues et autres surfaces environnantes fraîchement rasées, cheveux légèrement redressés et petit crème à mains appliquée : sans aucun doute, j'allais être le plus bel homme sur cette terre.

À l'aéroport, ma pancarte à bouts de bras dans les airs, le coeur qui palpite, mes yeux scrutant l'horizon à la recherche de celle qui, par son sourire radieux, allait me donner une joie si immense, allait sûrement me faire pleurer aussi. Il fallait bien que je me le répète pour y croire : dans quelques minutes, j'allais poser mes lèvres sur celles de la plus belle fille du monde.

Et puis, cet appel en après-midi...

Quand j'ai décroché le combiné, sachant que j'allais parlé à maman Beauté, je croyais bien qu'elle retournait mon appel pour me confirmer le tout. Je peux arriver chez eux à telle heure, on jase un peu et puis on fly pour l'aéroport. Mais ce n'était pas tout à fait ça.

- Allô!
- Oui, est-ce que je pourrais parler à Étienne, s'il-vous-plaît?
- C'est moi.
- Tu m'aimeras pas, Étienne.
- Ah non, pas sérieuse.
- Oui.

Ostie!

C'est le seul mot qui me vient en tête, malheureusement. Le jour J que je m'étais imaginé depuis tant de journées n'aura pas lieu comme prévu. Il sera en fait retardé de plusieurs heures.

Madame avait fait une erreur en me disant que ma chérie arriverait dans la nuit de lundi à mardi. C'est plutôt vingt-quatre heures plus tard que Beauté va atterrir à Montréal, chamboulant ainsi tous mes plans de même que mon esprit. Parce que je pourrai pas être là ce soir-là.

Inutile de le dire, je suis extrêmement déçu. Frustré aussi, bien évidemment.

Ostie, comme je disais.

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