12/18/2007

Le retour

J'étais en train de passer le balai, de sorte que ce soit le moins crasseux possible, quand le téléphone a sonné. Il était exactement dix heures moins vingt. Dans dix minutes, même pas, à l'aide de ma clé de char, j'allais déclencher l'étincelle qui allait me mener à ma douce, coin Laurier et De l'Église.

Je décroche. Justement, c'est sa mère. Elle me dit que ma moitié manquante est arrivée, qu'elle a froid et qu'elle m'attend.

Ah ben! J'avais calculé dix heures. Il faut croire que sa chauffeuse a clanché. Mais tant mieux, merde! Fuck le balai! Fuck le ménage! Elle est là! Elle est tout près. Tout ce que j'ai à faire, c'est sauter dans l'auto, appuyer sur deux pédales de temps en temps et tourner le volant quelques fois à gauche, quelques fois à droite et ça va y être. Malgré l'extrême enthousiasme qui m'envahit, je devrais bien être capable de faire ça.

Je suis plus qu'excité. Je virevolte sur place dans ma minuscule chambre de résidence, le temps de réaliser que j'ajoute quelques secondes aux quelques minutes restantes. Et puis, après ces quelques minutes, ce sera fini. J'aurai tenu le coup.

Allez, allez, faut y aller! Bottes pas attachées, manteau zippé à moitié, ma tuque mal mise sur mes cheveux ébouriffés, mon cul est sur le siège du conducteur et j'approche du but. Le décompte vient d'être déclenché dans ma tête. C'est désormais véritablement une question de secondes. Et ce n'est pas un rêve. Trente. Vingt-neuf. Vingt-huit... Quinze, quatorze... Trois. Deux. Un...

Je la vois, son sac sur le dos, gelée jusqu'aux oreilles. Elle est contente. Je le suis tout autant. J'accoure vers elle. J'ouvre les bras. Elle me saute dessus. On s'embrasse.

Une fin de semaine, c'est pas beaucoup. J'aurais préféré des années, mais bon, faut faire avec. Au moins, elle est plus près qu'à des centaines de kilomètres.

Alors voilà, Nadia. Pour de plus amples détails, on se garde une petite gêne...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

C'est si mignon! (soupir)