5/12/2008

L'oubli de l'idole

Je crois bien avoir vu son spectacle Histoires vraies sur DVD plus d'une trentaine de fois. Le truc est pourtant sorti en 2004 seulement, si je ne me trompe pas. Par moments, ça m'a ennuyé un peu, mais jamais je ne me suis vraiment tanné. Connais par coeur, l'aime trop, je pense. Pour une seule bonne raison : j'admire cet homme. Ses gestes, ses faces, sa façon de nous absorber, c'est du grand art, ça, messieurs et mesdames.

Sur son site, c'est incroyable combien les admirateurs sont nombreux et lui disent qu'il est bon. Oui. Martin Matte est sans contredit le meilleur humoriste québécois que j'ai jamais entendu. Il rafle presque tout avec raison. Il a un talent fou, faut-il l'admettre. Parce qu'il peut nous parler de n'importe quoi et que ça va toujours être intéressant et apprêté avec sa sauce.

Cela dit, j'avais acheté ma paire ça faisait déjà un bail. Septembre de l'an passé, bien possible, peut-être avant. Ayant appris qu'il y avait des supplémentaires, j'avais perdu à peine quelques secondes avant que mon compte Visa affiche 110 piasses. Deux billets pour le show du 9 mai 2008, à la salle Albert-Rousseau.

Petit escapade à Québec, donc. Parce que tellement fou qu'en commandant mes billets, j'avais complètement oublié le fait que je n'allais plus être en résidence sur le campus de l'UL, à ce moment-là, au mois de mai... Alors vendredi passé : hôtel, resto et spectacle.

La salle était à deux pas du resto. Et puis, juste avant d'entrer dans la salle : "Tabarnac, les billets!".

C'était un sacre du fond du coeur, un beau gros juron de désespoir face à l'imbécillité dont j'avais fait preuve. L'épais (moi) avait oublié les deux bouts de carton dans sa petite pochette de sac à linge, bagage situé dans la chambre d'hôtel, dans le Vieux-Québec, donc à 15 minutes d'auto de la salle de spectacle.

Oh que merde, oui.

Non mais faut le faire. Penser hôtel, resto et tout pour finalement oublier l'essentiel de notre séjour dans la vieille capitale. Je m'en suis voulu comme ce n'est pas possible. À la course, fait plutôt rare pour une situation loin d'être dramatique ou triste, j'avais le goût de pleurer. C'est que j'avais longuement rêvé à cette soirée, en bonne compagnie, durant laquelle j'allais voir une de mes idoles à l'oeuvre. Je m'étais imaginé, dans mon lit ou ailleurs, en train de l'écouter attentivement et soudainement rire à m'en défaire les mâchoires.

Et là, j'allais perdre plus de vingt minutes de ce moment unique au monde. J'avais beau me dire que c'était pas si grave. C'est pourtant vrai. C'était loin d'être une catastrophe. Bon, oui, j'ai payé le gros prix, mais c'est juste un gars sur scène, après tout. Sauf que ça m'a quand même fait grandement mal au coeur. J'arrêtais pas de penser "Vite, vite, il est en train de raconter ses affaires, les autres ont du fun et nous, on court". D'autant plus que je savais que le show était quand même assez court. Et surtout, je ne voulais rien manquer de cette rêverie devenue réalité.

Mission failed.


On a eu du plaisir quand même, et pas juste pendant le spectacle. Mais une chose est sûre. Dans quatre ou cinq ans, j'achète le DVD de l'excellent spectacle. Et je me le tape une trentaine de fois, lui aussi, juste pour ne pas oublier à quel point ce fanatisme de ma part est intarissable.

C'aurait pu être pire. On aurait pu se tromper de date ou passer tout droit, comme certains le mentionnent dans leurs messages à Martin sur son site.

Mais non! Jamais! Jamais je me serais trompé à ce point pour un être aussi splendide!

1 commentaire:

Anonyme a dit...

je ressens le malaise que tu as ressenti lors de cette soirée.... ca se reconnait bien :S

ca m'est déjà arrivé, mais avec mon père.