3/10/2011

Le défi de Quebecleaks

J'ai été passablement surpris quand j'ai appris qui était le porte-parole du site QuébecLeaks, ce site lancé il y a quelques semaines qui encourage les Québécois à soumettre des documents "démontrant une certaine corruption, collusion ou un manque d’éthique grave" et ce de façon très sécuritaire et anonyme. Surpris, parce que je le connais.

J'ai jasé avec Luc Lefebvre quelques fois, j'ai même fait un travail avec lui alors qu'il étudiait en communication à l'Université Laval. Même si je connais assez peu de choses de lui (j'ai eu vent de ses antécédents péquistes, on a discuté politique de temps à autre), je crois que c'est un grand idéaliste. Il veut que les choses changent et davantage de transparence de la part des élus et des grandes entreprises. Et avant de déclarer l'organisation de pétard mouillé, comme l'a fait Nathalie Collard, j'aime mieux attendre. Je préfère voir où tout ça s'en va avant de discréditer avec aplomb la chose.

C'est d'ailleurs un peu ce qui est ressorti du débat organisé à M. Net, jeudi soir, où Luc a dû se défendre au sujet de l'absence de documents depuis la divulgation du visage public de QuébecLeaks. Je comprends les journalistes et autres personnes sérieuses de vouloir quelque chose de solide. Et j'espère aussi que ce sera béton. Pour l'instant, donnons la chance au coureur, comme l'a soutenu le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, Brian Myles, en entrevue avec Isabelle Maréchal, hier, qui se disait prêt à collaborer avec l'organisation.

Bref, c'est toute une commande qu'a à livrer QuébecLeaks. Entouré de ses collaborateurs, pour l'instant anonymes, Luc Lefebvre a un projet à défendre. Avec une crédibilité assommée, il ne faut qu'une seule chose pour que tout se rétablisse : un puissant scoop. D'ailleurs, à ce sujet, Lefebvre dit vouloir créer des partenariats avec les grands médias, avec qui l'organisation a des discussions, dit-on.

Ça me fait penser : combien de personnes sont prêtes à participer à cet "outil de démocratie pour le Québec". On a beau être pour le dévoilement de documents qui font bouger les choses, c'est une autre chose que d'y participer. De plus, la démarche pour soumettre un document semble plutôt laborieuse. L'organisation peut bousculer l'autorité, mais il faut pour cela que la population embarque. Cela nécessite des gens qui ont des informations importantes à communiquer et prêtes à s'investir là-dedans.

Beaucoup de questions, bien peu de réponses pour le moment. Mais il y a le temps, et heureusement, il fait parfois bien son oeuvre.

Donc, bonne chance, Luc. Je sais bien que tu accepterais mal que tout ça ne lève pas. Ils sont nombreux à t'avoir félicité pour le lancement, sur Facebook entre autres. Moi, je t'ai souhaité bon succès, car je trouve la cause vraiment noble. Les félicitations viendront lorsque j'aurai vu.

"Pour croère, faut voère. Moi, j'suis comme Thomas", comme l'a chanté Kevin Parent.

Et je laisse le soin à Obi-Wan Kenobi de te fournir la force, Luc.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Contente de te lire de nouveau. C'est toujours agréable de lire un texte bien écrit et pertinent. Et que ça continue!!

Caro xxxx