3/31/2011

Des histoires d'horreur

C'est une belle histoire dont parle Rue Frontenac cette semaine, qui raconte le périple d'un jeune ado contre l'intimidation à l'école.

Lui-même victime du fléau et ayant pensé au suicide, il a décidé de prendre les grands moyens pour que l'intimidation cesse : une escouade formée d'élèves qui patrouillent les corridors de son école. La directrice de l'école a accepté l'idée et appuie son projet.

Comme on peut le constater, l'école de Maxime Collard réalise beaucoup de projets pour empêcher le plus possible que des gestes comme ceux dont a été victime Maxime ne se reproduisent. Pourtant, ça perdure.

"On passe notre temps à parler des signes religieux, du kirpan, mais on ne donne jamais autant d’attention à l’intimidation", s'indigne la mère du jeune. Elle a raison. Pourquoi en faire un plat pour une histoire d'objets ou de symboles somme toute assez banale, alors que des jeunes dans les cours d'école se font tabasser et insulter.

On peut penser qu'on ne peut pas faire grand-chose contre ça. Pourtant, c'est faux. La sensibilisation peut faire du chemin, je crois. La fondation Jasmin Roy a lancé ces derniers jours des vidéos pour qu'on en parle. Des histoires assez terribles merci. Certaines sont véritablement dégueulasses et ont de quoi rendre furieux.

À la radio, cette semaine, on a invité une mère de famille qui a raconté l'enfer qu'avait vécu son fils âgé de même pas dix ans. La boule dans la gorge, elle disait que son enfant se faisait voler sa boîte à lunch pendant le dîner, ne dormait plus le soir parce qu'il faisait des cauchemars.

On était dans l'auto, ma blonde et moi, de retour de l'université. Le véhicule s'est arrêté, j'ai éteint le moteur sans fermer la radio. On était les deux captivés par le témoignage de la mère. Puis, la mère a expliqué qu'une nuit, alors que son petit gars n'arrivait pas à s'endormir, il lui avait exprimé toute la colère qu'il ressentait. "Maman, je veux plus vivre."

Beauté m'a regardé, les yeux plein d'eau, bouleversée. Je l'étais tout autant. De quoi enrager, c'est pas possible. Je ne pouvais juste pas penser que des jeunes pouvaient être aussi cruels. Bien sûr, ils ne savent pas à quel point ça peut faire mal, ce qu'ils font. S'ils savaient toute la peine et la douleur qu'ils peuvent transmettre à leur bouc émissaire et son entourage.

Au-delà des initiatives des directions d'école, qu'elles soient efficaces ou non, on peut faire quelque chose, collectivement.

À lire aussi : Marco Fortier, toujours de Rue Frontenac, à propos des rejects.

4 commentaires:

Simon a dit...

J'ai lu les deux derniers paragraphes de ta chronique, les yeux dans l'eau !

Unknown a dit...

Très bon blog Étienne, ça porte à réfléchir...

Mélanie a dit...

Très bon texte émouvant! Tu as tout un talent d'écrivain...

Étienne Ferron-Forget a dit...

@ Simon : il y a peut-être un peud'exagération, même si je sais que tu es un grand sensible.

@ Fred : Merci. C'est un peu pourquoi j'écris.

@ Mélanie : Merci, je n'en demandais pas tant...