4/30/2009

ICI : fermé

Vous le savez peut-être : à partir d'aujourd'hui, l'hebdomadaire montréalais ICI, propriété de Quebecor Media, ne paraîtra plus dans son édition papier. Il sera toutefois publié sur le Web et chaque jeudi dans un nouveau cahier du quotidien gratuit 24 h, également propriété de Quebecor Media.

Neuf employés permanents perdront leur job.

La décision est justifiée, indique-t-on dans le communiqué, par "une détérioration accélérée par la situation économique et une expectative de rentabilité devenue inexistante", malgré plus de 10 millions $ investis dans le publication depuis ses débuts, en 1997.

Les temps sont durs pour la presse écrite, tout le monde le sait. On en a eu le preuve réelle aujourd'hui. Mais les temps sont assez moyens pour les journalistes tout court. "C'est une triste nouvelle d'abord pour la diversité de l'information culturelle, et pour les collègues journalistes qui perdront leur emploi (ou des piges)", écrit sur son blogue Steve Proulx, journaliste au Voir, désormais le seul journal culturel francophone à Montréal . Proulx ajoute toutefois qu'insérer une version allégé du ICI dans le 24 h est "probablement le meilleur compromis dans l'immédiat".

Ainsi, peut-être que le ICI va disparaître au complet bientôt. Nul doute qu'il est présentement en piteux état, voire en plein coma. Les chroniqueurs qui vont publier des textes sur le Web et dans 24 h, seront les plus connus, comme Pierre Falardeau ou François Avard. Les autres, on en aura sûrement pas besoin, alors on leur dit bonjour aussi.

Cela dit, ça m'effraie un peu de voir une publication s'éteindre comme ça, étant donné que je vais probablement commencer à effiler mes couteaux dans le métier en tant que pigiste. Je veux dire : où est-ce qu'on est destinés, nous, les nouveaux journalistes, s'il n'existe plus de journaux qui vont oser publier la relève? Surtout que cette année, il n'y a plus de stages offerts au sein des journaux de Gesca, dont au Soleil, à Québec, et à La Presse à Montréal.

Bref, moi aussi, comme Falardeau, "ça me déprime un peu".

AJOUTS :
  • Sur P45, Ici, l'histoire, d'une déception, un texte de Nicolas Langelier, président de l'Association des journalistes indépendants du Québec, qui a déjà collaboré au ICI.
  • La chronique pas très tendre de Michel Vézina, également ancien collaborateur au ICI, qui écrit aujourd'hui pour le Montréal Express
    "La seule larme à verser sur la fermeture du ICI, c’est un peu pour les neuf salariés qui perdent leur job, oui, mais c’est surtout pour la quarantaine de pigistes qui se retrouvent sans revenu, sans compensation, sans rien. Même pas un petit merci."

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