4/13/2011

Pour un travail de pro

Les journalistes membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) ont voté à 87 % en faveur de la création d'un titre professionnel. La proposition de la FPJQ vise à créer une loi lui octroyant le droit exclusif de décerner le titre de journaliste professionnel.

En gros, même si tout le monde peut se dire "journaliste", le titre "journaliste professionnel" sera réservé à la FPJQ. Le projet est décrit ici. En échange du titre, le professionnel devra obligatoirement respecter le code de déontologie.

La participation au vote s'établit à 58 % et demeure cependant faible, la question ayant été envoyée à près de 1700 personnes. La consultation étant terminée, la FPJQ travaille désormais à l'implantation du titre professionnel.

Le débat fait rage depuis des années, certains journalistes sont en faveur alors que d'autres sont contre. Je crois même que certains ont changé d'avis ces derniers mois, étant donné que le dossier avait été discuté lors du dernier congrès de la FPJQ, à Montréal, en novembre dernier. Il y a neuf ans, il en avait d'ailleurs été question, mais les membres s'y étaient opposé.

Pour être membre, je peux vous dire qu'on s'est fait achaler un peu il y a deux semaines, par courriel, chaque fois pour nous rappeler que c'était le moment de voter sur la question. Comme éclaircir le projet, la Fédé proposait une série de réponses aux questions posées lors d'une récente consultation. Louis-Gilles Francoeur, du Devoir, s'est dit contre parce qu'il croit que c'est le Conseil de presse qui devrait distribuer les cartes de presse.

Bref, jusqu'à jeudi dernier, je m'étais abstenu de voter, même si j'étais membre, parce que je n'étais toujours pas journaliste. Et puisque la FPJQ souhaitait que ce soit des gens qui pratiquent le métier qui s'expriment, j'avais un peu l'impression de jouer le rôle de l'imposteur.

D'ailleurs, l'automne dernier, alors que j'effectuais un stage en communication pour un organisme environnemental et que je venais de m'inscrire au congrès en tant que membre, on m'avait téléphoné pour me poser des questions sur mon "statut". Les activités de relations publiques ou autres sont évidemment incompatibles avec le statut de membre. J'avais répondu que c'était temporaire (trois mois) et que je désirais vraiment devenir journaliste.

J'ai donc ma carte de presse. Et j'ai voté pour la proposition à la date limite de la consultation. Je l'ai fait pour l'avenir de la profession. Je crois que cela servira à améliorer la qualité de l'information. Ça permettra aussi, comme l'explique le projet, aux pros de se démarquer des différents communicateurs. Mais surtout, ils pourraient avoir plus de poids, juridiquement parlant.

Et ça, on ne peut pas cracher là-dessus.

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