4/23/2013

À propos de l'avenir de l'environnement

On a discuté de l'avenir de l'environnement au Québec, sur le campus de l'Université Laval, la semaine passée.

Outre les invités à la table ronde qui représentaient leur parti politique (Parti Québécois, Québec Solidaire, Option Nationale et Parti Vert), il y avait quand même pas mal de monde. Je ne suis pas trop bon en estimation, mais mettons 150 personnes.

C'était une discussion dans le contexte du Jour de la Terre, qui a eu lieu ce lundi, le 22 avril. Elle était animée par Jean Mercier, professeur titulaire au département de science politique. Essentiellement, on a abordé deux grandes questions. La première, comment assurer une saine gestion des ressources naturelles, dans une perspective de développement durable et d'équité entre les générations? La deuxième, y a-t-il moyen, sur le plan politique surtout, que le Québec devienne un leader en matière d'économie verte et de politiques environnementales?

Pour le PQ, c'était Scott McKay, député de Repentigny et ancien chef du Parti Vert. Il a évoqué la contradiction entre consommation de ressources non-renouvelables et pérennité. Pour lui, il faut être capable de transférer le capital de ces ressources en ressources financières. L'exploitation minière, par exemple, doit garantir des redevances suffisantes. Scott McKay a été l'objet de quelques critiques. Son gouvernement en tout cas, notamment dans le dossier de la centrale hydroélectrique à Val-Jalbert. Son iPad devant lui l'a peut-être trop distrait.

Pour QS, c'était Amir Khadir, député de Mercier. C'est celui qui a été le plus applaudi après ses interventions, fort inspirantes admettons-le. M. Khadir croit à une vision à plus long terme que les visions du marché et souhaite une exploitation plus lente. Il désire "un virage fondamental dans notre rapport avec la nature", rien de moins. Khadir a une bouille sympathique, voire inoffensive. Si on se fie à ce qu'on a pu entendre la semaine passée, il est pas mal obsédé par les liens avec les firmes de génie-conseil et le pouvoir des élites, qu'il ne manque pas de dénoncer chaque fois qu'il en a l'occasion.

Pour ON, c'était Miguel Tremblay, physicien de formation travaillant dans le domaine de l'environnement. Ses prises de parole ont aussi provoqué à l'occasion quelques chocs de mains. Il favorise une optique de cycle, renouvelable, tout en ajoutant qu'il faut devenir "maître d'oeuvre de nos ressources naturelles". L'argent que les ressources nous rapportent ne doit pas servir à "faire l'épicerie". Plutôt mettre sur en place un fonds souverain (c'est aussi ce qu'a souhaité M. McKay) pour permettre aux générations futures d'affronter les changements. Et protéger le bien commun, pour créer un rapport de force contre les lobbys. Plein de bon sens.

Le représentant du PV était Jean Cloutier, chef intérimaire et candidat de Vanier-Les Rivières. Comme société, on doit être capable d'accepter de réduire notre consommation, a-t-il dit. Ici, au Québec, c'est payant pour les minières de faire des affaires, et l'évasion fiscale est encore trop présente, a-t-il déploré.

Bref, des critiques, des idées, des visions, un monsieur qui parle beaucoup et défonce son temps de parole (Khadir), et un monsieur qui défend son parti au pouvoir. Il a un peu été question du formidable monorail TrensQuébec (dont j'ai parlé la semaine passée). M. McKay avait l'air de dire qu'il s'agissait d'un projet qui en était encore à l'étape des plans. Si ça avait pas foirré chez Hydro-Québec, peut-être qu'on en serait pas là aujourd'hui. Et puis pourquoi pas mettre un peu d'argent là-dedans, aujourd'hui, et faire en sorte que ça voit le jour pour vrai, un moment donné?



Aucun commentaire: