3/04/2008

Clown malgré moi

En m'en allant à mon cours d'anglais ce soir, j'ai fait rire bien du monde. Je ne peux pas dire exactement combien, mais mes yeux me disent qu'ils ont vu au moins une bonne vingtaine de gens exposer leurs dents, blanches ou non. Ça a duré trois ou quatre secondes, pas plus.

C'est que, voyez-vous, je me suis planté dans des escaliers qui mènent à l'entrée principale du pavillon De Koninck. Planté : le mot est peut-être un peu gros, mais quand même. J'aurais pu me péter le margoulette contre le béton si mes mains n'avaient pas été aussi alertes. Je ne voulais surtout pas me ramasser sur les genoux et ainsi rendre officielle la chute, les mains toutes crottées, à pleurer comme un enfant de deux ans. Alors j'ai tout fait pour ne pas que ça arrive.

Ne pouvant m'arrêter, j'ai poursuivi mon élan en piétinant, le dos courbé, les genoux tremblants, les mains percutant à l'occasion le sol, comme si j'imitais un chien qui court ou un tigre en pleine chasse...

Il n'y a rien de plus drôle qu'une affaire du genre. Tu te bèches, pis là, tu te questionnes sur la réaction à avoir. Et surtout, tu te demandes si beaucoup de personnes t'ont vu. Soit tu fais comme si de rien n'était et t'essaies de marcher normalement, soit tu décides de rire avec les autres qui, bien évidemment, sont pliés en deux. Si tu décides de camoufler, ça fonctionne assez rarement, surtout si la fouille est flagrante et impressionnante. Alors, bien souvent, tu regardes autour, un sourire en coin. C'est un peu plus réjouissant, même si c'est dur sur l'orgueil.

Ce soir, j'ai décidé d'y aller bien logiquement. Il était absolument impossible que personne ne m'ait vu. Des étudiants, leurs cours finis, sortaient du pavillon alors que d'autres s'apprêtaient à y entrer. De plus, je sais très bien que moi-même, si j'avais été témoin plutôt qu'acteur, j'aurais éclaté de rire. C'est ce que j'ai fait. Mais même là, les autres rient de toi. Pis toi, ben tu ris de toi aussi. Tu te trouves un peu niaiseux parce que tu viens de montrer à une presque foule que tu ne sais pas comment monter des marches...

Quelqu'un qui prend une débarque, s'enfarge, tombe, chute, déboule, culbute, glisse, c'est très marrant. En tout cas, moi, je ris à tout coup. Sauf, bien sûr, s'il y a blessure. Mais autrement, je ne peux m'empêcher de me bidonner et, des semaines plus tard, m'amuser à me rappeler l'incident. Il n'y a rien de méchant là-dedans. Ça m'est arrivé ce soir et je vais probablement me dilater la rate en racontant l'anecdote à quiconque veut l'entendre.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

J'aurais aimé voir ca!!
Ca aurait pu être une douce vengeance, des années après que t'aies ri de moi un certain jour de janvier en secondaire 5 où j'me suis planté sur la glace le matin alors qu'on se rendait à l'école.. Pour ma part, ca avait été un peu plus dramatique, j'en avais fendu mes culottes et manqué l'autobus..!

Étienne Ferron-Forget a dit...

Ah mon Dieu!

Non mais ça-là. Ça. Ça-là, là, c'était vraiment drôle. C'est vrai que la rue était une vraie patinoire. En plus, parce qu'orgueilleux comme pas un, tu m'avais demandé de ne pas en parler aux autres dans l'autobus.

"Comment ça Pierre-Marc est pas là?"
"Euhh..."

Je ne me souviens plus si j'ai tenu parole... J'ose dire que oui.

De beaux souvenirs...