3/30/2008

Quelques larmes

D'emblée, je l'affirme à l'instant : je suis une personne sensible. Quand quelque chose me touche et me rejoint, ça m'émeut et je pleure. Il n'y a rien de plus normal, même pour un gars. Ça n'arrive pas nécessairement très souvent, mais des fois, j'implose et, tranquillement, mes dessous de yeux se mouillent. Des fois un peu, des fois plus, des fois beaucoup.

Qu'elles consistent en des sons, des images, des mots, des paroles, il y a de ces révélations qui me font sentir plus vulnérable que jamais, tout petit, tout faible. Sans force, sans munitions pour affronter ce moment présent qui m'afflige avec une telle vigueur et une profondeur sans bornes.

Bien souvent, ça se produit pendant les films. Montrez-moi les dernières minutes du film Édouard aux mains d'argent ou un film de la série Retour au bercail (avec un chien qui revient péniblement vers la maison en boitant), c'est sûr que je pète en larmes. C'est indescriptible et tout à fait surprenant. Ça me passe à travers la peau, rejoint le plus profond de moi-même et vient l'extirper malgré toutes les forces que j'y mets pour le retenir.

C'est arrivé hier, alors que sur l'écran géant jouait le film Tout est parfait. La blonde de mon frère avait dit avant le film qu'on allait pleurer pendant le film. Je n'étais pas si sûr. J'étais confiant que ça allait me toucher un peu : le film traite après tout le sujet délicat du suicide chez les jeunes. Si le film ne m'avait pas attiré dès les premières minutes, peut-être aurais-je évité d'utiliser un papier mouchoir pour m'essayer yeux et joues.

Sauf que j'ai accroché, et ça m'a rentré directement dedans. Toujours bizarre de pleurer en regardant un film, surtout en pleine salle de cinéma. L'ambiance était propice aux sanglots. Des nez qui reniflent, ça ne ment pas. Alors quand me sont apparu ces images poignantes, je n'ai pu résister et j'ai craqué. Le seul des quatre, je pense, à pleurnicher comme un enfant qui vient de se cogner l'orteil sur un cadre de porte.

Dans les faits, c'est tout le contraire d'un signe de faiblesse. Ça montre que j'ai un coeur, que je suis un être humain, que j'existe bel et bien.

Rien de comparable à ces sanglots impossibles quand j'ai vu Un dimanche à Kigali. Là, au son, ça donnait l'impression que je ne pouvais plus me contenir. Ça n'arrêtait plus. Des halètements, de fortes respirations, des épaules qui sautillent. C'était laid et je me sentais mal. Je voulais juste m'en aller. Je n'en pouvais plus de voir ces images cruelles et sordides. Cette perversion de la vie. Une rare fois où une scène de film m'a enragé tout en me rendant triste.

Cela dit, Tout est parfait, un très beau film, assez lent, bien puissant, qui a visé en plein dans le mille dans mon cas.

5 commentaires:

Anonyme a dit...
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Isabelle a dit...

Enfin un homme qui n'a pas honte de sensibilité ;). C'est bien, ça! Moi aussi, dans Édouard aux mains d'argent, je pleure toujours... La musique m'achève! De toutes façons, je pleure souvent dans n'importe quel film. Parfois, quand les fins sont heureuse mais poignantes, je pleure quand même. Mais ma pire expérience à vie, je crois que c'est Elles étaient cinq, vu au cinéma en compagnie de mes meilleures amies... On a pleuré pendant presque tout le film au complet! Sinon, il y a tellement d'exemples! L'Audition, La ligne verte...et tant d'autres! Quel bon sujet de billet :) Et je dois faire la confidence suivante : maintenant que je suis plus vieille, Petit Pied le dinosaure, quand il cherche sa maman qui est morte, je pleure! C'est embarrasant quand tu le regardes avec des enfants que tu gardes :S

Anonyme a dit...

4e paragraphe, 4e ligne: me touché s'écrit me toucher...

Étienne Ferron-Forget a dit...

Je te remercie, cher Anonyme.

Anonyme a dit...

De rien, cher frère!

Caro xxx