3/05/2008

Petit morveux

Je n'ai pas vraiment l'habitude d'être malade. Je suis, je crois, assez résistant aux différents microbes et autres trucs qui flottent et qui, comme une taupe dans la mafia, peuvent s'infiltrer dans le système.

Pourtant, depuis deux jours, ça coule, ça tousse et ça pique dans la gorge. Je n'ai pas le nez congestionné, mais ça fait tout de même un peu chier. Comme tout le monde, je n'aime pas être malade. C'est juste platte. On a moins d'énergie, on dort moins bien, on mange avec moins d'appétit, on est moins enjoué. À l'inverse, il y a plus de mucus, plus de sécrétions, plus de mouchoirs dans la poubelle, plus de bruits de nez qui renifle, plus de poing devant la bouche.

Je fais ici une confidence. Un petit moment de réjouissance, quand on a le rhume, c'est quand on se lave. Oui, c'est peut-être un peu dégueulasse, mais c'est là que tu peux te donner à fond de la façon "habitante", c'est-à-dire un doigt sur une narine et on pousse. Je ne dois pas être le seul : que ceux qui le fassent se reconnaissent. Dégoûtant mais efficace comme méthode.

Sinon, lorsqu'on est absent de chez nous, on se rabat sur les petits sacs de mouchoirs, qui en contiennent dix ou quinze, deux ou trois épaisseurs. J'ai présentement dans mes poches des mouchoirs de marque Kleenex, qui appartient à Kimberly Clark, le plus important fabricant de papiers jetables au monde. Je n'en suis pas fier quand on sait tout ce que la multinationale inflige à nos forêts. Greenpeace en a fait un laid portrait.

On est en plein dedans. Sans exagérer, c'est une vraie épidémie présentement. Dans les salles de cours, sur les trottoirs, les gens toussent et mouchent. L'hiver est encore bien présent. Suffisait de regarder dehors une fraction de seconde aujourd'hui pour se le rappeler. Alors on s'habille, on se garde au chaud, quitte à rester en dedans pour éviter tout contact trop important avec l'extérieur.

Je ne sais qui me l'a refilé, et je ne veux pas vraiment le savoir. Je ne lui en veux pas de toute façon. Ce n'était pas de sa faute. Il ou elle ne pouvait rien y faire. Il ou elle était là, j'étais là, alors les circonstances étaient parfaites pour que ça arrive.

Sniff, sniff. Et non, je ne pleure pas. C'est que ma boîte de tissus est vide.

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