4/02/2008

Pêche fructueuse

Plus jeune, on faisait des séjours de pêche en famille. Au début, c'était pas mal tout le bord de ma mère (gauche ou droit), qui participait à l'activité. Oncles, tantes, cousins, cousines, amis d'oncles. Les grands-parents venaient aussi faire leur tour. Avec le temps, on a perdu des joueurs. Seulement la soeur de ma mère et sa famille, avec la nôtre, se mettaient de la partie. On arrivait au chalet, bien heureux de se revoir pour pouvoir, le lendemain, aller attraper du gros poèssonne.

Hier, c'était une journée de canulars. CHYZ ont fait le leur : ils ont annoncé, en gros, que la ministre Beauchamp allait faire une conférence de presse parce que les poissons étaient dans l'eau trouble, la fonte des neige les empêchant de respirer... Pas pire. Je l'ai ri.

L'an passé, je me suis fait avoir par Steve Proulx. Il avait annoncé sur son blogue que Guy A. Lepage quittait Tout le monde en parle en raison d'un conflit professionnel. J'avais mordu solidement. J'ai descendu les escaliers en trombe pour annoncer le scoop à papounet Jacques.

Dans son billet, Proulx avait habilement inclus une allusion au premier jour du quatrième mois. "Je me demande ce qui a bien pu motiver cette décision et où Radio-Canada ira pêcher un remplaçant à Guy A.!" Je n'y avais vu que du feu.

Hier, Bruno G. (G pour Guglielminetti, il doit lui-même faire des fautes en écrivant son nom) a fait pareil. Sur son carnet Techno, il signalait qu'il ne contribuerait plus à son site. Certains moins futés, désolés, ont tombé dans le panneau. D'autres, plus malins, ne se sont pas laisser avoir. Les commentaires le démontrent bien.

Toujours bien difficile de faire accrocher quelqu'un à la ligne qu'on tend. Il y a le classique poisson (de papier, évidemment) collé dans le dos. Maudit que j'aimerais pas ça être un chauffeur d'autobus un premier avril! À l'époque (j'ai soudainement pris un coup de vieux), notre chauffeur, à la moustache rebelle, s'en faisait coller plein. Il en était sûrement conscient, mais ça faisait rire les jeunes, alors... Mon frère, un beau matin d'école primaire, m'a eu en me faisant une belle caresse plutôt appliquée et insistante.

Je n'ai jamais tenté de faire mordre quelqu'un, à ce que je sache. Ou si oui, ce fut des échecs lamentables.

Jusqu'à hier.

Un courriel envoyé à ma copine hier soir, premier avril 2008.

Objet : Myrtle Beach : problème

Salut ma belle!

J'ai quelque chose de bien dommage à t'apprendre. Je ne pourrai malheureusement pas être avec vous pour le voyage à Myrtle Beach. J'avais complètement oublié, mais mon frère planifie un voyage aux Caraïbes depuis quasiment l'an passé et ça tombe en plein dans les semaines du mois d'août.

Il a vraiment tout planifié pour que j'y aille avec lui. Hôtel, bonne bouffe, expéditions. Je ne peux vraiment pas manquer cette chance inouïe d'aller faire de la plongée en apnée. Depuis le temps que j'en rêve. Dans les Caraïbes, avec les poissons dans la mer...

J'espère que tu vas comprendre.

Vraiment désolé, on se reprendra.

Étienne

Myrtle Beach était prévu depuis des mois déjà. Quelques jours de mois d'août aux States avec ma belle-famille.

Elle m'a traité de con aujourd'hui. Elle y a cru pendant quelques instants. Tellement qu'elle avait le goût de pleurer après avoir appris la nouvelle!

Oups. Mais je ne m'en veux pas et ne le regrette pas non plus. Une belle prise, avouez. C'est juste pour le fun après tout. Il n'y a rien de mal là-dedans. Rien de plus sympathique, réjouissant, très drôle parfois. Une sorte de Surprise sur prise populaire, avec moins d'envergure, et sans Marcel Béliveau. Il faut savoir rire des autres un peu, je pense, sans trop les embarquer dans une affaire trop dangereuse ou risquée.

En plus, ça nous encourage à nous questionner sur ce qu'on nous communique. Cela va peut-être sembler exagéré, mais avec les poissons d'avril, April fools' Day en anglais, on devient plus alerte, plus prudent, moins naïf, moins influençable. Ça nous amène à vérifier, à approfondir, à confirmer, plutôt que de nous encourager à nous mettre tout sous la dent, sans examen ou analyse préalable.

Désolé ma belle, mais je me suis bien amusé en t'envoyant le courriel. Et puis ça montre, d'une certaine façon, à quel point tu tiens à moi. À quel point tu m'aimes.

Aussi fort que moi, il y a des années, quand ça mordait après ma ligne, je voulais que l'animal vertébré termine dans la glacière à truites.

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