10/30/2009

Étienne l'auteur

Ma petite contribution pour le journal du congrès de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), a bel et bien été publiée. Elle apparaît en page 6 du journal, nommé La Tribune, qui est aussi l'imprimeur du journal du congrès.

J'avais oublié, mais le journal n'est pas remis lors du congrès de la FPJQ, mais un peu avant par la poste. Je crois en fait qu'il est envoyé à tous les membres de la FPJQ. Je ne sais pas trop combien de personnes le lisent. En page 4 de La Tribune, il est écrit que la Fédération compte 2000 membres (octobre 2009), dont 50 % sont des salariés et 16 % des pigistes. Donc on peut supposer qu'à peu près 2000 yeux, sinon plus, vont s'attarder à mon propos qui, soit dit en passant, n'a rien de très extraordinaire, je tiens à le dire. Sauf que c'est pas rien non plus... Et, sauf erreur, je suis le seul étudiant à avoir écrit dedans.

Alors la voici, cette contribution (perso, j'aimais mieux mon titre, L'espoir de nombreux changements, mais bon...) :


Garder l’espoir contre vents et marées

Lorsque des tantes, des cousins ou des amis me demandent comment je vois mon avenir comme journaliste, je dénote en fait un air un peu inquiet… Ils le voient bien, eux aussi : à l’heure actuelle, les médias traditionnels souffrent. Les ressources consacrées à l’information sont constamment réduites, la précarité menace et les journaux perdent de l’argent… Bref, mes proches constatent que le portrait n’est pas très reluisant et qu’il semble se ternir avec le temps.

Devant leurs têtes curieuses, mais légèrement embêtées, je réponds deux choses. D’abord, que personne ne se réjouit lorsque des gens perdent leur emploi, conséquence des difficultés d’entreprises autrefois lucratives. Je leur dis que, d’un autre côté, ces bouleversements mèneront ailleurs, un élément motivant, d’un certain point de vue, même excitant.

Depuis plusieurs années, je ne vous apprends rien, le monde des médias et du journalisme vit une profonde mutation, dont la fin ne se profile pas encore à l’horizon. Internet, par sa progression fulgurante, a changé la donne. Il appert du reste que ce que l’on nomme parfois «le réseau des réseaux» représente l’avenir. Et non seulement pour le journalisme. La publicité et les livres se transportent tranquillement vers l’immense toile eux aussi. La mort du quotidien papier, maintes fois annoncée, approche!

Toutefois, il y a le titre de cette chronique de Nicolas Langelier, publiée dans le Trente depuis juin dernier : «Le journalisme survivra». J’aime croire à la portée de ce titre. Dans une société démocratique, si mouvante soit-elle, il y aura toujours, à mon sens, de la place pour une information de qualité et des citoyens qui la recherchent.

Nombreux défis

Les défis pour le journalisme, plutôt que d’être technologiques, sont d’ordre économique et structurel. D’abord, comment peut-on garder nos emplois, en ces temps où l’information gratuite abonde? Personnellement, j’aime bien le modèle électronique du journal Le Devoir. J’ignore les chiffres, mais il reste qu’on peut se réjouir de voir des gens prêts à payer un abonnement en ligne pour obtenir une information de qualité. Et je me plais à croire (je peux me tromper) que cette formule peut s’appliquer ailleurs.

D’une part, je me dis, bien simplement et sans doute naïvement, qu’un jour, les pages web des journaux électroniques seront davantage visitées par les internautes, avec pour conséquence un prix rehaussé pour les publicités. La transition ne se fera pas sans heurts, mais elle aboutira à quelque chose de fort probablement viable.

D’autre part, ne l’oublions pas, bien souvent, sinon toujours, «crise» rime avec «reprise». Je vois donc l’après d’un bon œil. À la condition toutefois que les entreprises de presse, tout spécialement leurs dirigeants, considèrent davantage les conditions de travail de leurs employés que leur portefeuille.

J’aimerais ainsi assister à un changement de perception de l’information de manière à ce qu’on revienne aux fondements mêmes du métier : une information destinée à servir l’intérêt public plutôt qu’un produit ou une marchandise réduits à des impératifs de vente. Il va sans dire que pour cela, les organismes de défense des intérêts journalistiques (syndicats, FPJQ, AJIQ) devront rehausser à la fois leur ampleur et leur vigueur, car leurs multiples combats seront de la plus grande importance.

J’ignore évidemment comment tout cela s’opérera dans les prochaines années. J’ai toutefois cette confiance, voire cette conviction, que l’ensemble de la société se rendra compte que les journalistes sont essentiels à une meilleure vie démocratique. Et, du coup, que le métier de journaliste retrouvera sa vocation première.

L'auteur est étudiant en journalisme à l’Université Laval.

1 commentaire:

Judy a dit...

L'auteur...c'est mon amour!