11/23/2007

Le bal (Dernière partie)

Suite et fin pour cousine Valérie, entre autres. Première partie ici. Deuxième ici.

Maintenant, c'est l'attente d'une réponse. La proposition lancée, on laisse aller les choses.

Alors qu'elle et sa gang s'installaient à une table, je l'ai vu, elle en a parlé à ses copines. En résulte des chuchotement coquins, mais il m'est difficile de me prononcer sur leur nature exacte.

Le cours débute au même moment. L'enseignante, au visage radieux et plutôt filiforme, demande avant tout le silence. Elle nous remet les consignes pour un travail à remettre dans deux semaines. Au diable le travail : je n'en ai que pour les réactions des filles. Qu'est-ce qu'elles pensent? Qu'est-ce qu'elle pense, elle? Il est évident que ça doit immanquablement lui trotter dans la tête. Jamais je ne croirais qu'une personne qui se fait inviter gentiment par un garçon si sympathique ne soit pas le moindrement ébranlée.

Du temps, du temps. Malheureusement, je n'ai jamais réussi à accélérer la chose en question. Alors j'attends. Et j'angoisse un peu. Peut-être se dit-elle que ce serait mieux de ne pas donner suite à ma demande?

Mais qu'est-ce qui me prend! Non, jamais quelqu'un n'oserait agir d'une telle façon. Il s'agirait en effet d'un incroyable manque de principes. Quelques choix s'offrent tout de même à elle : un non, un non avec raison ou simplement une raison sans vraiment faire sortir le mot de trois lettres de sa bouche. Ou mieux, un oui...

Le lendemain, avant de prendre l'autobus, elle réussit à m'apostropher.

- Ben... je pense que je vais y aller toute seule finalement. Merci de l'invitation quand même.
- C'est correct...

"C'est correct". Elle avait bien vu que j'y avais mis toutes mes énergies. Ça l'avait sûrement un peu impressionnée de voir un gars si timide et habituellement très tranquille se manifester de la sorte.

Aucune victoire, un revers. Fiche de 0-1, donc. Mais ce n'est pas grave. Elle m'a secoué. Et par conséquent, cet élan qu'il me fallait pour aller voir chez d'autres. Et demain, après une tentative infructueuse, le tout jeune prédateur que je suis va s'essayer à nouveau.

Je me sens déjà plus à l'aise. Du monde, c'est du monde après tout. Que ce soit une délicieuse demoiselle ou un vieux croûton pas rasé depuis des mois, ça demeure une personne, merde. Et puis, à ce que je sache, j'ai une langue, une bouche et je suis capable de l'ouvrir et de prononcer des mots. Alors il ne devrait pas y avoir de problème.

Le lendemain, sur l'heure de dîner, la cible est en vue. Je l'examine d'un oeil vigilant. Elle s'apprête à aller boire de l'eau à la fontaine. À son retour, j'ai bien calculé, ce sera le moment. Les gorgées avalées, elle s'approche de la rangée de casiers avant de se faufiler dans une allée. Alors qu'elle a les mains sur son cadenas, je fais irruption.

- Salut...
- Salut.
- Euh Tu vas-tu avec quelqu'un au bal de fin d'année?
- Non.
- Non... ben... ça te tenterait d'y aller avec moi?
- Je vais voir.
- Okay. Alors on s'en reparle?
- C'est ça.

Puis je m'éloigne. Pas très gagnant à date, mais bon, un gars s'essaye.

Le lendemain :

- J'y ai pensé et je pense peut-être que, ouais finalement, j'aimerais mieux y aller toute seule, finalement.
- C'est beau. Je comprends.

0 en 2. Elle replace délicatement une couette frisée derrière son oreille droite. Je ne sais pas quoi faire ni comment agir. Je me retourne et m'éloigne tranquillement. Elle pense peut-être qu'elle m'a déçu. Je ne saurais dire moi-même si je le suis. À bien y penser, oui, un peu. Je m'y suis pris trop tard, je crois.

Une immense sensation de rabaissement m'afflige. C'est confirmé : je ne vaux pas grand chose. Je suis inintéressant, démuni d'attention féminine. Et seul. Deux échecs : le défi n'est pas relevé. J'abandonne. Je ne pourrais point en supporter un troisième.

Le pire dans tout ça, c'est que la soirée du bal, la première conquête était accompagnée. Et que l'autre a fini la soirée dans les bras, et sur les lèvres, d'un camarade de classe.

Ouch! Une bonne taloche, ça...

Je n'en veux pas une seconde aux filles.

Sauf que pour l'instant, je pense sincèrement déclarer forfait avant même de commencer des parties. D'ici quelques années, quand j'aurai fait le point sur moi-même, mais seulement à ce moment-là, je me remettrai au jeu.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

ohh pove pou!! loll!! Non mais elle t'a vraiment dit : Bravo pour ton courage..? Ordinaire... ;-)
xxxxxx
Valérie