11/19/2007

Tête dure

À chaque fois que je vois des gens passer en bicyclette, peu importe où, j'ai le réflexe de remarquer s'ils portent des casques. Ce n'est malheureusement pas souvent le cas. Des fois, en famille, les ti-gars et tites-filles en portent, mais les parents, non.

Je comprends. Ils se disent qu'ils sont capables d'aller à bicyclette sans se planter. Ils n'ont pas si tort, mais reste qu'un accident, par définition, c'est un imprévu. Ma maman nous a toujours dit, répété, répété et répété de mettre notre casque à chaque fois qu'on partait quelque part à vélo.

Mais quand on est jeune, par orgueil, il se trouve plus souvent qu'autrement accroché au guidon. Pourtant, ma mère m'a bien sauvé la vie une fois :

Les billes étaient à la mode à l'époque. Je transportais alors, partout où j'allais, une espèce de petite sacoche que j'attachais à ma ceinture. Il y avait dessus un gros requin, Jaws. Je l'avais ramenée de Universal Studios, à Disney. J'y mettais toutes mes billes : agathes, king-kong , les grosses comme les petites. Elles me suivaient constamment. C'était les miennes et je devais les garder sur moi à tout moment.

C'était l'été et il faisait chaud. Mon frère et moi venions de partir de la maison. Nous sommes à vélo, nos fesses bien appuyées sur nos sièges respectifs. Mon frère, situé quelques mètres derrière moi, m'avertit que la ganse de mon sac pend dans le vide. Il a peur qu'elle gêne le roulement de ma roue arrière et que ça nuise passablement à ma conduite. Je prends donc un instant pour me retourner, regarde et constate les faits.

Et bang!

Direct dans la boîte aux lettres d'un lointain voisin. David Lasalle, pour être plus précis. La boîte tombe, je tombe de mon vélo. Je reste étendu quelque temps par terre, coudes et genoux égratignés. Je n'ai pas mal. Je saigne à peine.

-Es-tu correct???

J'ai répondu que j'allais bien. J'ai même pas eu le temps d'avoir peur. Je me suis relevé. Le temps d'enlever les petites roches sur mes vêtements et d'essuyer un peu la poussière, et j'étais reparti.

Imaginons que j'avais fait ma tête dure par rapport aux recommandations de maman chérie. À quoi est-ce que ça aurait pu ressembler?

Les yeux fermés, la face en sang, je n'aurais peut-être même pas pu répondre à mon frère. J'aurais pleuré. J'aurais crié. J'aurais hurlé de douleur et de toutes mes forces. Une commotion? Ou pire encore...

Ce petit moment restera à jamais gravé dans ma mémoire. Et c'est pour ça que désormais, je n'enfourche mon vélo que lorsqu'un casque bien solide se trouve sur ma tête.

L'adage est bien connu : les mères ont toujours raison. Et sans aucun doute parce qu'elles nous aiment tant.

1 commentaire:

Simon a dit...

Hey ! On dirait notre cousin Jean-Francois sur la photo, lorsqu'il était jeune.